Maison Royale de Saint Louis (Saint-Cyr)
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Maison Royale de Saint Louis (Saint-Cyr)

Forum RPG au temps de Louis XVI, dans la Maison Royale de Saint Cyr à la veille de la Révolution Française.
 
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 Little angel lightin' up my night [PV. Eli]

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Constance de Kerguelen

Constance de Kerguelen

~ Constance de Kerguelen
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Little angel lightin' up my night [PV. Eli] Vide
MessageSujet: Little angel lightin' up my night [PV. Eli]   Little angel lightin' up my night [PV. Eli] EmptyMar 12 Juin 2012 - 0:39

Little angel lighting up my night…
PV. Eli.
Partie 1. 630 mots.


    C’était le genre de journée où Constance avait le plus envie de rire.

    Le genre de journée où le printemps éclatait dans toute sa splendeur, rendant les fleurs encore plus gaies et plus colorées que jamais, où le soleil brillait dans sa grande majesté, sans un nuage dans l’immensité du ciel bleu. Le genre de journée où Constance était heureuse d’être née. D’exister. De faire partie du monde que Dieu avait créé. Le genre de journée où elle n’était qu’une petite fille insouciante, heureuse de vivre.

    C’était le matin, et la fillette s’empressait de se rendre à la salle de toilette. Elle devait s’y rendre plus tôt que les autres, éprouvant un peu de difficulté à coiffer ses boucles rousses, jolies, mais rebelles. Constance se rappelait des jours où elle n’avait même pas besoin de les coiffer, où elle les laissait tout simplement libres, où elle courait au bord de la mer avec Erwan…

    Mais aujourd’hui n’était pas le genre de journée à se laisser assombrir par les souvenirs d’enfance déjà lointains…

    La fillette entra dans la salle de toilette et prit son petit sac, où elle gardait sa brosse, son peigne et ses rubans. S’asseyant sur un tabouret et commençant à les démêler, elle rechigna un peu, comme il y avait beaucoup de nœuds.

    - Dieu, mais ils sont mêlés, ce jourd’hui!

    Pendant qu’elle pestait, une hirondelle rentra subitement par la fenêtre. Constance, surprise, regarda l’oiseau qui semblait complètement désorienté et qui n’arrêtait pas de piailler de manière presque hystérique.

    Puis, l’hirondelle se fracassa contre un mur. Et elle tomba par terre, inerte.

    Constance poussa un cri, laissant tomber la brosse par terre, oubliant ses petits soucis esthétiques. Elle descendit de son tabouret et se précipita vers l’oiseau. Le bec ouvert, les yeux clos, l’hirondelle semblait… morte.

    Cela prit du temps avant que Constance ne s’en rende compte. Elle refusait d’y croire. Non, une petite bête comme ça, qui est si jolie, si mignonne, et qui chante si bien, ne peut pas mourir comme ça… Non… non… non…

    Pourtant, c’était vrai. Et la fillette sentit une grosse larme couler sur sa joue. Et une autre. Et une autre. Quelques secondes plus tard, elle sanglotait de toutes les larmes de son corps.

    - Pauvre petit… ce n’est pas juste… pas juste… pas juste…

    Elle ne savait pas pourquoi, mais cet oiseau lui faisait penser à sa maman.

    Les quelques souvenirs qu’elle gardait de sa mère étaient ceux d’une femme toujours en train de pleurer, qui piquait des crises de nerfs envers les domestiques et qui était morte alors que la fillette n’avait que deux ans. Erwan lui avait expliqué, une fois, que maman était morte parce qu’elle était triste de la mort de papa. Le papa que Constance n’avait jamais connu. Mais comme il devait être bon, si maman l’avait tant pleuré…

    Peut-être que cette hirondelle était une maman, elle aussi. Peut-être qu’elle avait perdu son mari comme maman avait perdu papa et que, désorientée comme l’avait été sa mère, elle était morte subitement.

    Ce souvenir la fit pleurer deux fois plus. Cependant, elle réussit à sortir un mouchoir de sa poche, le plus joli qu’elle possédait, brodé de marguerites, et à y coucher l’hirondelle.

    Dire que cette journée avait si bien commencé…

    Elle était si occupée qu’elle n’entendit pas quelqu’un arriver derrière elle. La personne toussota, ce qui fit retourner la fillette.

    Une grande jeune femme se tenait sur le pas de la porte, encore en chemise de nuit, ses cheveux brun foncé presque noirs tressés. Dans ses yeux, Constance lisait une sorte de surprise, de la voir ainsi à genoux devant un oiseau mort. Elle devait avoir l’air bien ridicule, toute échevelée, les yeux rouges. Elle se leva rapidement et marmonna :

    - Excusez-moi, je… je…

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Elisabeth du Bois Vermeil

Elisabeth du Bois Vermeil

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MessageSujet: Re: Little angel lightin' up my night [PV. Eli]   Little angel lightin' up my night [PV. Eli] EmptySam 16 Juin 2012 - 18:02

Le jour venait de poindre sur Saint Cyr, le soleil se levant de son lit de nuages, encore tout rouge de sommeil. L'aube jetait sur la nature une lumière orangée et réveillait les animaux qui vivaient sur Terre. Les oiseaux se mirent à chanter, d'abord les petits puis les plus grands tandis que le temps avançait irrémédiablement. Nuit après nuit, la nature se réveillait de cette même manière, et pourtant chaque jour était différent. Chaque jour, un vent unique soufflait sur les plaines, une lumière particulière éclairait le monde, une température différente enivrait la nature, les plantes et les animaux. Ce jour-ci, les gouttes de rosée qui s'étaient déposées sur le jardin brillaient comme des perles et donnaient l'impression que la pelouse était une énorme nappe tissée de fils argentés et ornementés de pierres précieuses. Les fleurs se redressaient et ouvraient leurs pétales las et fragiles, l'herbe et les arbres verdissaient alors que le soleil montait de plus haut dans le ciel, entamant un énième voyage.

Eli assistait, comme souvent, à ce spectacle. Elle n'en loupait pas une partie. Elle le trouvait passionnant. Bien plus passionnant que les cours qu'elle devait suivre dans la Maison d’Éducation. Les maîtresses la prenaient pour une rebelle mal née et mal éduquée. Si seulement elles savaient ! Il y avait tellement de choses que l'on ne savait pas, tellement de choses qu'elle cachait au monde. Sa naissance, son enfance, son adolescence... les traitements qu'elle avait subis et qui ne s'estomperaient jamais de ses souvenirs. Et pourtant un caractère si pacifique, la nature seule la comblant, lui suffisant. Elle ne voulait pas être rebelle, ce qu'elle souhaitait le plus au monde était bien le calme et la sérénité, la paix. Si seulement on pouvait lui donner la paix, elle n'en demandait pas plus. Mais ce n'était pas pour tout de suite. Elle passerait encore plusieurs années dans cette Maison, où elle n'avait la paix que la nuit. Puis, lorsqu'elle en sortirait, ce ne serait à nouveau pas pour rejoindre le calme d'un foyer, mais pour fuir, indéfiniment, celui qui la pourchassait depuis son enfance et dont elle ne serait pas débarrassée jusqu'à son dernier jour.

Elle aurait aimé arrêter le temps, maintenant, à l'instant même. Rester indéfiniment sur cette botte de foin à contempler la nature se réveiller, à profiter de l'avance qu'elle avait prise sur elle en ne dormant pas, une fois de plus. Elle les dépassait tous, elle voyait des choses que personne ne voyait. Personne ne pourrait comprendre s'il n'avait pas lui même assisté au lever du jour une fois. Elle l'avait fait plusieurs fois déjà, sans jamais s'en lasser. Il y avait toujours quelque chose de différent à observer, à écouter, à sentir. Et ce calme intérieur qu'elle éprouvait était unique, inéchangeable. Reposant. Oui, elle se reposait sur cette botte de foin, tressant et détressant ses longs cheveux bruns, qui bouclaient joliment dans le bas de son dos. Elle n'était qu'en petite chemise, comme d'habitude, elle aimait sentir le vent lui caresser la peau, jouer avec ses cheveux et souffler sur ses plaies. Mais il était temps pour elle de quitter les lieux, si elle ne voulait pas se voir ses promenades interdites. Elle se laissa tomber par terre, ses pieds nus touchant le sol froid puis courant dans l'herbe mouillée de rosée. Légère, comme un souffle de vent, elle rentra dans la maison par la porte de derrière et prit les escaliers de service jusqu'au deuxième étage. Elle devait regagner le dortoir des jaunes avant que sonne le tocsin. Mais alors qu'elle courait sur la pointe des pieds dans le corridor, elle entendit un cri suraigu. Il venait de la salle de toilette.

- Pauvre petit… ce n’est pas juste… pas juste… pas juste…

Une enfant sanglotait à fendre l'âme. Eli accourut. Elle sentait que quelque chose de grave venait de se passer. Ce n'était pas de la pacotille, raison pour laquelle la majorité des petites pleurait en général. Non, c'était sérieux, elle le sentait. Un cri de détresse si soudain, et des sanglots si émouvants ne pouvaient pas signifier la perte de quelque ruban ou bague venant de papa-maman. La fillette qui pleurait dans la salle de toilette venait d'avoir un choc, une révélation peut-être, un événement si soudain qu'elle était partie dans un torrent de larmes. Et en effet, lorsqu'Eli arriva dans la salle de toilette, silencieuse comme à son habitude, elle y trouva une petite colombe rousse agenouillée devant ce qui lui semblait être une hirondelle. Elle était allongée sur un bout de tissu brodé et ne bougeait pas. Morte.

- Hum hum, toussota Eli, émue elle aussi et ne sachant que dire d'autre.

La fillette se retourna et se leva en vitesse. Elle sécha ses joues d'un revers de main. Elle la regardait de ses yeux rouges encore bouffis par les peurs. Ses cheveux roux partaient dans tous les sens. Elle était sans doute en train de se les brosser quand le malheur était arrivé.

- Excusez-moi, je… je…, commença-t-elle, en bégayant.

- Ne t'inquiète pas, dit Eli d'une voix douce qu'elle ne se connaissait pas.

Eli s’accroupit pour se mettre à sa hauteur aussi bien que pour voir l'oiseau mort de plus près. Elle pensa qu'il chantait encore il y avait à peine une demi-heure et que désormais, il était inerte, il avait rendu l'âme, rejoint le paradis des oiseaux. Elle tendit alors la main à la petite rouge. Elle l'avait tutoyée, sans vraiment s'en rendre compte, par excès de tendresse, pour la mettre à l'aise. Elle sentait un élan de sympathie envers cette petite fille, qu'elle n'arrivait pas à s'expliquer, mais qu'elle suivait sans rechigner. Elle laissait sa tendresse s'exprimer, cela lui faisait du bien, et la petite en avait besoin. De sa main libre, la gauche, elle replia les quatre coins du mouchoir sur l'hirondelle immobile.

- Elle va monter au ciel, maintenant.
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Constance de Kerguelen

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MessageSujet: Re: Little angel lightin' up my night [PV. Eli]   Little angel lightin' up my night [PV. Eli] EmptyDim 15 Juil 2012 - 0:43


    - Ne tinquiète pas...

    Constance se rassit doucement près de l’oiseau mort. Ses larmes avaient recommencé à couler, bien qu’avec plus de modération qu’avant. La jeune femme s’était approchée et avait plié le mouchoir sur l’oiseau, formant une espèce de linceul fleuri.

    - Elle va monter au ciel, maintenant.

    Mais déjà la fillette n’écoutait plus. Il lui semblait que les échos de sa Bretagne natale s’éveillaient en elle. Elle se rappela des légendes de Maman Hélène sur les druides du temps des Gaulois, dans lesquelles elle racontait qu’une partie des ancêtres des Kerguelen descendaient d’une longue lignée de druides… Et cette lignée, Constance la sentait revivre en elle. Un chant très doux, mélancolique, dans son patois natal, comme une ode funèbre, s’échappa de ses lèvres. Sans doute que la défunte hirondelle, de son vivant, n’aurait pas chanté mieux qu’elle.

    - Il faudrait l’enterrer, à présent. Sinon, l’Ankou viendra dévorer son âme.

    Constance avait bel et bien l’impression qu’elle était de retour en Bretagne. L’Ankou. Le valet de la Mort. Il venait dévorer les âmes de ceux qui n’avaient pas reçu de sépulture chrétienne. Étrange mélange des enseignements des druides, des Romains et des missionnaires que la culture des Bretons. Une culture où l’on mêle la Sainte Vierge et la Bonne Sainte Anne, sa mère, aux légendes de la Table Ronde, où, sur Tombelène, l’on retrouve l’emplacement où Arthur enterra la belle Elaine. Une culture où les fées, les korrigans dansent quelque diablerie en jetant des sorts dans les puits.

    - Mais avant, il faudrait cueillir des fleurs dans le jardin, trouver une petite boîte pour l’y mettre avec le mouchoir…

    Elle avait marmonné tout cela à voix basse, perdue dans ses pensées. Puis, soudain, elle se rappela de la présence de la jeune femme. Celle-ci était toujours assise à côté d’elle. Elle leva ses yeux vers elle, plongeant son regard noisette dans le sien, noir, indéfrichable pour l’âme innocente de la fillette. Elle trouva même le courage, elle si timide, de lui prendre la main et de la serrer le plus fort possible…

    - S’il vous plaît… vous voulez bien m’aider?

    Sans attendre de réponse, elle se leva rapidement et secoua sa chemise de nuit afin d’en enlever les faux plis. Prise d’une sorte de frénésie superstitieuse, elle se dépêchait de finir sa toilette, par peur de l’arrivée de l’Ankou. Mais elle gardait ses yeux fixés sur la jeune femme d’un air suppliant.

    - Enfin… je ne veux pas que vous soyez grondée pour un retard ou quoi que ce soit… Ma maîtresse est très gentille, vous savez, elle comprendra… Mais j’ai une amie qui dit que la vôtre est vraiment… enfin, je ne le répéterai pas, ce n’est pas très charitable.

    Eh oui, Mlle de Lamballe. Artémise leur avait raconté des belles sur elle. Bien que Constance trouvait souvent qu’elle exagérait un peu, on n’est jamais trop prudent… Avec tout ce que sa meilleure amie avait dit, Constance l’imaginait, en classe, comme une espèce d’affreux dragon dont la fumée sortait par les oreilles, les narines et la bouche… Vous comprenez, maintenant, quand je dis que Constance trouvait qu’Artémise exagérait?

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