Maison Royale de Saint Louis (Saint-Cyr)
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Maison Royale de Saint Louis (Saint-Cyr)

Forum RPG au temps de Louis XVI, dans la Maison Royale de Saint Cyr à la veille de la Révolution Française.
 
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 Last Time. [Ambre]

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Last Time. [Ambre] Vide
MessageSujet: Last Time. [Ambre]   Last Time. [Ambre] EmptyJeu 2 Sep 2010 - 17:04

Sebastian ouvrit les yeux. Une douleur déchirante semblait lui exploser la tête, comme si un marteau lui tapait sur le crâne. Par réflexe, il posa sa main froide sur son front qui suait, ce qui eut pour effet de soulager légèrement la souffrance. Avec grande délicatesse, il laissa sa tête se plonger plus profondément dans l'oreiller, en fermant de nouveau les yeux, gardant la main sur son front. Sa respiration avant plus haletante, devint plus calme, sa poitrine se soulevant plus lentement. Il rouvrit à nouveau les yeux. Les premiers rayons de soleil l'éblouissaient, mais malgré tout, son regard aussi noir que l'encre se mit à fixer le plafond de Saint-Cyr, à travers ses mèches de jais. Comme tous les matins d'ailleurs. L'horrible plafond de Saint-Cyr. Il donnerait tout pour revoir le plafond de son ancienne chambre au château. Mais il savait qu'il ne pourrait pas retourner aux environs de Londres avant un bon moment, et c'est sûrement pour cette raison qu'il était encore là, fidèle à son poste à la Bibliothèque. Mais pourquoi donc Sebastian se plaignait-il ? Après tout, sa mère l'avait emmené en France avec sa sœur pour échapper à la mort. Elle avait fait ça pour les protéger. Et puis, son boulot n'était pas si mal, lui, un passionné de lecture. En échange il pouvait vivre sous un toit. Peut-être était-ce les livres qui ne lui plaisaient pas. Aucun roman à Saint-Cyr. C'en était presque ennuyant pour la culture. Pour la sienne en tout cas. Il se languissait de sa belle Angleterre. Et Lizbeth, qu'en pensait-elle ? Le marteau tapa à nouveau.

Le contact du liquide glacé avec son visage détendit Sebastian. La douleur empirait, et c'était loin d'être agréable. Pendant un instant, il resta le visage au-dessus de l'eau, haletant légèrement, Sebastian observa son reflet dans l'eau. Son teint était aussi blanc que la neige. Comme d'habitude. Ses mèches de jais pendaient mollement, certaines déversant quelques gouttes. Seules leur bruit et sa respiration était audible. Pourquoi d'un coup un si grand mal de tête ? Sebastian se lança à lui-même un regard noir, se retournant pour guetter le soleil à l'horizon. Il venait à peine de commencer son parcours dans le ciel. Il avait encore un peu de temps pour s'habiller et prendre son petit déjeuner. Et il reprendrait son boulot dans son sanctuaire. Le seul endroit dans ce pays où il se sentait un peu chez lui. Même seul. En vérité, très peu de Colombes passaient par la Bibliothèque. Sebastian les comprenait d'un côté, la collection était surtout composé de livres saints, de cantiques, et quelques livres de fables. Beaucoup ont été retirés, certains brûlés, d'autres mis à l'écart dans la réserve. L'avantage de peu de monde, était que Sebastian pouvait tranquillement consulter cette réserve sans être dérangé. Peut-être ne serait-ce pas si mal de passer le restant de ces jours ici... Jetant un nouveau coup d'œil à la fenêtre, il observa la position du soleil pour évaluer l'heure. Sebastian saisit rapidement ses vêtements qu'il s'empressa d'enfiler. Le bruit de la porte qui claque derrière lui résonna dans le couloir, tandis que sa main ganté de soie blanche glissait élégamment sur la clanche.

De son pas léger et aérien, il marchait dans la cours de Saint-Cyr, croquant régulièrement dans la pomme qui lui servait de petit déjeuner. L'air matinal était plutôt froid, et les rayons du soleil caressant le corps de Sebastian ne le réchauffait guère. Sebastian n'aimait pas manger à table avec des Colombes, il ne supportait pas de voir des gens autour de lui sans pouvoir parler. Il se rappelait de l'époque de ces grands banquets que son père organisait parfois, là où tout le monde pouvait discuter tranquillement. Mais après tout, Lizbeth ne devait pas avoir grand chose à raconter. De plus, partout le silence étant de rigueur. Pour faire court, Sebastian trouvait que devoir rester dans ce silence, c'était comme étouffer ses sentiments. On essaie, mais il y a un moment où l'on craque. La vie est dure. Mais t'as de la chance d'être là, jeune homme. Arrivé devant la grande porte du sanctuaire, il chercha la clé dans sa poche, qu'il enfila dans le trou prévu à cet effet. La tournant, l'atmosphère se réchauffa. L'odeur des pages plutôt vieilles envahissaient toute la pièce. Ce qui manquait ici, c'était le murmure des pages tournés par leur lecteur, qui découvrait un nouveau monde. Sebastian posa ses clés sur le comptoirs parfaitement poli, enlevant sa veste. Un nouveau jour. Nouveau coup de marteau.

L'heure tournait, et les Colombes de Saint-Cyr avaient déjà commencé les cours, mais vers 10h, la récréation du matin avait déjà commencé. Comme d'habitude occupé, Sebastian terminait de trier les quelques nouveaux ouvrages qui venaient d'arriver, passant d'un rayon à l'autre. Mine de rien, la pièce n'était pas si petite. Deux ou trois élèves étaient déjà dans la Bibliothèque, feuilletant ce qu'elles cherchaient. Parfois, elles lui jetaient un coup d'œil, se cachant derrière leur livre. Si Sebastian avait dû remarquer quelque chose, c'était bien l'idiotie de certaines. C'était décevant. Terminant son travail, il retourna derrière le comptoir, même ce n'était qu'une sorte de table un peu plus haute. Comme un bureau. Cherchant un document, il entendit la grande porte de la pièce claquer légèrement. Le jeune homme releva la tête, essayant d'apercevoir la fille qui venait d'entrer. Grande, de longs cheveux blonds qui coulaient en cascade dans son dos, une taille fine, un beau visage, de fins traits... Sebastian ne se rappelait pas de l'avoir vu quelque part, mais sa description physique correspondait avec celle d'une fille qui aurait tenté de se... suicider. Un sourire charmeur se dessina sur son visage, tandis qu'il contournait son bureau, sa main ganté de blanc glissant dessus. Cela lui rappelait une discution qu'il avait entendu un soir en Angleterre, disant qu'en France les habitants se tuent, et qu'en Angleterre, ils se laissent mourir.

- Bonjour Mlle Serana. Puis-je vous être utile ?

Sebastian savait que cette jeune Bleue n'était pas une petite imbécile du coin. Ses yeux bleus et claires comme la roche avaient une grande lueur d'intelligence. Comme il ne semblait pas l'avoir vu mettre les pieds ici, Sebastian avait galamment proposé ses services.
Le marteau explosait sa boîte crânienne. Ses lèvres se pincèrent.
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Last Time. [Ambre] Vide
MessageSujet: Re: Last Time. [Ambre]   Last Time. [Ambre] EmptySam 2 Oct 2010 - 14:38

[Désolé pour la nullité. --' Et puis je t'ai piqué ta "mise en page". ^^]

En digne héritière de sa famille, fière et imbue d'elle-même, Ambre marchait la tête bien droite, l'air fière à travers les couloirs de Saint-Cyr. Elle savait que, dans quelques jours, elle serait nommée noire contre et envers tout. D'ailleurs, elle savait aussi que cela allait en étonné plus d'un. Qui aurait cru que la belle blonde, avec un caractère d'acier allait finir apprenti maîtresse ? Surement pas elle. Pourtant quand on lui avait fait la proposition elle avait accepté, consciente qu'elle n'avait rien de mieux à faire de sa vie. Oh évidement elle aurait très facilement pu faire un bon mariage belle comme elle l'était mais elle ne l'aurait pas supporté. Pourquoi se serait-elle mariée avec un homme qui avait le triple de son âge ? Pour avoir des enfants qu'elle ne pourrait pas regarder dans les yeux tant elle avait honte d'elle-même ? Ou pour être riche comme Crésus mais n'avoir rien à faire de cet argent ? Ambre était comme tout le monde, elle aimait l'argent mais seulement celui qu'elle méritait. Elle n'aimait gagner de l'argent pour...se marier avec un homme riche. Elle n'était pas une pute, une garce peut-être mais de loin pas une salope.

Ruminant des pensées quelque peu obscure la jeune femme franchit la porte de la bibliothèque une moue agacée. Elle ne savait pas ce qui l'avait conduit dans la bibliothèque de Saint Cyr avec qui elle ne s'entendait pas. Durant toute sa scolarisation elle avait mis trois fois les pieds dans cet endroit. A 12 ans lors de son ouverture où elle avait fait tombé un livre sur les pieds d'une grande bleue qui, en trois mots, avait réussi à la faire pleurer. La deuxième fois elle était alors âgée de 15 ans, elle se trouvait chez les jaunes et elle avait déjà conquis le titre de la salope de service, cette fois là pourtant, elle n'avait pas eu le temps d'insulter, de fusiller du regard quiconque qu'elle était déjà dehors. Oh il ne s'était pas passé grand chose. Elle avait juste perdue l'équilibre en essayant d'attraper un livre et elle était tombée devant le regard moqueur de ses camarades mais cette fois ci elle comptait bien ne pas se laisser avoir pas un livre aussi intéressant soit-il.

Levant les yeux, sur les hautes étagères de la bibliothèque de Saint Cyr Ambre remarqua qu'une fine couche de poussière avait élu domicile sur les trois quarts de ses livres ce qui n'était pas très étonnant. La plus part des demoiselles de Saint-Cyr ne lisaient jamais, elles préféraient de loin coudre une motif compliqué pour avoir un ruban ce qui était, du point de vue d'Ambre, complètement idiot. Elle, elle n'avait jamais reçu de ruban et elle ne s'en portait que mieux, la preuve on venait de lui offrir une place chez les noires ce qui n'était pas rien. Mais elle n'était pas la seule dans ce cas. Elle avait appris qu'une autre colombe, Maelle, chez les noires, une fille sans caractère pas très belle et insignifiante allait aussi être primée. La belle blonde au regard froid comme la glace savait pertinemment que cette fille allait essayer d'être quelqu'un, ce qui n'était pas plus mal. Mais Ambre savait aussi que c'était peine perdue, le caractère, la personnalité on l'avait dès la naissance et elle elle ne l'avait pas. Elle pouvait se taner d'être une fille de noble, d'avoir une multitude d'amis et d'avoir été admise chez les noires -dans quelques temps d'ailleurs puisqu'elle n'avait pas l'âge- ça ne changerai rien.

Ambre redescendit ses yeux devant elle et aperçut le bibliothécaire. Etait-il nouveau ? Ancien ? Ambre n'en savait rien, elle ne lui avait jamais parlé et elle n'avait même jamais entendu son nom. Elle ne fit as vraiment attention à lui, persuadée qu'il se dirigeait vers une des trois quatre élèves qui cherchaient avec en train des livres sans doute parce qu'elles avaient été punis ou autre. Pourtant, lorsqu'il s'arrêta à sa hauteur, Ambre n'eut pas d'autres choix de se tourner vers lui, le visage dénué de toute expression en se demandant ce qu'il pouvait bien lui vouloir.

D'un côté Ambre n'était pas mécontente qu'il soit venu la voir, ça lui permettait de chasser la nostalgie qui l'habitait ses temps-ci mais en même temps ça voulait dire l'écouter vanter les qualités de sa bibliothèque, l'écouter jacasser sur quel livre était le mieux ou encore les vertus d'une lecture à l'air libre et Ambre n'avait pas que ça à faire. La belle blonde -qui avait été surprise en voyant qu'il n'était pas bien vieux- réprima un rictus malsain en se disant qu'il était plutôt bien fait. Mais, depuis son aventure avec le duc elle avait chassé toute question de sexualité, de sensualité et d'amour de son esprit. La vie était trop belle pour être gâchée par un homme qui ne songerait pas un seul instant à autre chose qu'à sa petite personne.


-Bonjours Mlle Serana. Puis-je vous être utile ?

Ambre haussa un sourcil, étonnée qu'il lui propose lui aide sans aucun préavis. Elle avait plutôt l'habitude qu'on la laisse se débrouiller toute seule ce qui avait développer une très grande autonomie chez la bleue. Intelligente comme personne Ambre savait que si elle lui disait qu'elle n'avait aucune idée du pourquoi de sa présence la situation ne porterait pas à son avantage. Elle plaça donc son regard implacable dans celui du bibliothécaire tout en posant la main sur une chaise qui se trouvait juste à côté d'elle. Elle en profita d'ailleurs pour remarquer qu'il avait des mains gantées sans doute pour ne pas abimer les vieux livres de la bibliothèque. Elle se mit à fixer ostensiblement ses ongles avant de replacer son regard dans celui du bibliothécaire.

-Ca ira merci bien.

Cassante, froide et hautaine Ambre venait de signifier au bibliothécaire qu'elle préférait rester seule à chercher pendant trente minutes un livre que de se faire aider. Elle était une solitaire.
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MessageSujet: Re: Last Time. [Ambre]   Last Time. [Ambre] EmptyMer 6 Oct 2010 - 14:51

C'est fou à quel point l'expression de son visage était dénuée de tout sentiment. Continuant de sourire comme un ange, ses iris d'encre rencontrèrent à peine ceux d'Ambre. En fait, elle se contenta de lever un sourcil, comme si le fait que quelqu'un comme lui lui adresse la parole. Finalement, ses yeux bleus heurtèrent les siens, ses belles boucles blondes les couvrant. Elle se mit à observer attentivement ses ongles, faisant mine qu'il n'existait pas. Tout simplement. Un fantôme errant dans les rayons de la Bibliothèque. Son autre main, si fine et délicate se posa sur une chaise qui était la plus proche d'elle. De nouveau, ses deux perles d'océan si douces et implaccables à la fois se glissèrent dans les iris d'encre coulant de Sebastian. Leur couleur bleu accentuait le sentiment d'intense froid mêlé à la chaleur de son corps. Celles immaculées du jeune bibliothécaire se crispèrent le léger froissement se faisant inaudiblement entendre.

« Ça ira merci bien. »

Sa voix était si cassante et froide, son expression si hautaine et glaciale, que ce n'était même pas la peine qu'elle ouvre la bouche pour comprendre. Un froncement de sourcil, et il aurait compris. Sebastian se doutait qu'elle n'était pas habituée au simple fait qu'on lui adresse la parole, sauf si c'est pour placer une remarque aussi âcre qu'acerbe. Mais, à son avis, depuis cette histoire de suicide, ce n'était pas étonnant, bien qu'un peu lâche. Si il essayait de se mettre à sa place, il n'aurait certainement pas tenu longtemps. D'une part, quel ennui de passer ses journées enfermées dans une salle de classe à essayer de coudre alors que notre corps est fait pour... pas la peine de creuser très profondément, on se comprend. La politique française était des plus strictes. Celle anglaise aussi, mais comment dire... Était-ce seulement humain d'enfermer tout le monde ici ? C'est vrai, c'est une chance d'être ici, d'être logé, nourri et tout ce qui s'en suit. Certes. À la limite, accéder au paradis était presque positif. Même si c'était une preuve de lâcheté, que c'était trop dure la vie pour pouvoir la supporter encore longtemps. C'était limite s'il avait envie de compatir. Quel sentiment devait-on ressentir en admirant le liquide rouge pourpre couler le long de son corps, son éclat accentué par les rayons d'argent de la Lune ?

Cette voix de soprano était si cassante, que les oreilles de Sebastian crissèrent presque. Franchement, il connaissait un peu près le caractère de cette très chère Ambre Serana, mais la façon dont elle venait de lui parler était vraiment désagréable tout en étant terriblement... attirant ? Non, non, mais non. Corps et âme il appartenait déjà à quelqu'un. Inutile de se plonger dans un long discours à ce propos, un simple balayement du bout des yeux. Les muscles de ses doigts se crispèrent. Ambre Serana était du genre gonflée, et ça, il le savait parfaitement. Lui parler, c'était comme si il essayait de traverser les lignes ennemis, et le mieux était de faire demi tour rapidement pour éviter les blessures. Voilà comme la définir. Une ligne ennemie à ne pas franchir. Ou alors, s'y on n'y mettait un pied, c'était rare de pouvoir retourner tranquillement chez soit. Ses yeux d'une intense couleur bleu froid comme son caractère, ses cheveux blonds aussi beaux et doux qu'elle semblait l'être, et son minois qui trahissait presque cette volonté de révolte. Pourtant, Ambre Serana étant désormais une apprentie maîtresse, tous ses rêves devaient avoir stoppé. Mais non, c'était ce que toute jeune fille « normale » aurait fait. Mais elle, elle était tout sauf banale/normale.

- Tiens donc, une personne qui me parle. N'est-ce pas limite miraculeux ?

Avec tout le respect qu'il lui devait, Sebastian ne put s'empêcher de décocher son ravissant sourire sur son fin visage. Bon, c'est vrai, l'humour anglais était vraiment spécial, et c'est sans aucun doute qu'Ambre ne le connaissant pas, devait se dire « mais il est fou ce tye ».
Ahah. Amuse-toi bien.
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MessageSujet: Re: Last Time. [Ambre]   Last Time. [Ambre] EmptyJeu 7 Oct 2010 - 18:09

Ambre n'avait qu'un espoir : que le bibliothécaire la laisse tranquille. De toute façon elle avait un moyen de pression sur lui si jamais il lui prenait l'envie de la pousser à bout. Ambre, comme toutes les jeunes femmes de ce monde savait écouter aux portes. Elle avait entendu une rumeur concernant une jeune bleue -celle que les maîtresses de Saint-Cyr voulaient faire monter en noire- et le bibliothécaire. Pour tout dire Ambre s'en fichait comme de sa première chausette mais elle n'oubliait pas cette information pour autant. Douée pour le chantage autant que pour les répliques cinglantes elle savait très bien qu'à Saint-Cyr une information comme celle-là valait de l'or. Ambre elle même avait fait bien pire que de conter fleurette à un homme, il avait couché ensemble mais, alors que leur histoire était prête pour s'envoler Ambre avait coupé tous les ponts. Elle ne voulait pas se marier, et -comme cet homme était un duc- c'était de toute façon impossible. Mais ce n'était plus un problème puisqu'elle en avait de toute façon parlé un jour lors avec la directrice de Saint-Cyr qui lui avait tout pardonnée comme elle s'était confiée. Du moins c'est ce qu'elle lui avait dit et Ambre n'avait pas cherché à en savoir plus. Elle était curieuse mais elle savait aussi s'arrêter quand il le fallait. Certains secrets ne valaient pas la peine d'être découverts. Pas courageuse pour un sou Ambre n'hésitait pas à être lâche quand il fallait. Elle en avait entendu des commentaires sur elle et, avec cette étrange facilité qu'elle avait de n'entendre que ce qu'elle voulait, elle avait ignoré les roucoulement des autres.

Carpe Diem. Une étrange phrase latine et un peu trop philosophique d'après certains, pourtant c'était celle qui convenait le mieux à Ambre. Ses deux mots la définissaient entièrement mieux que quiconque l'aurait fait dans un discours de quarante phrases ou même écrit en vers dans un langage raffiné. Elle était simple et pourtant complexe, elle était Ambre.


-Tiens donc, une personne qui me parle. N'est-ce pas miraculeux ?

Ambre haussa un sourcil étonnée par la réplique moqueuse du bibliothécaire dont elle ne connaissait toujours pas le nom avant de soupirer un bon coup. Visiblement il n'avait pas compris, qu'avec cette simple phrase, elle n'avait pas souhaité engager la conversation mais plutôt l'abrégée le plus possible. La belle blonde ne faisait pas partie de ses filles qui se trémoussaient dès qu'elles avaient l'honneur à un représentant du dit « sexe fort ». Non, Ambre voyait les hommes comme ils étaient, des êtres humains avec une plus grande force physique, une beauté incroyable pour certains et un charisme hors norme pour d'autres mais un être humain tout de même. Au même titre que les femmes sauf que c'était la loi du plus fort qui était appliqué...les femmes étaient plus malines, plus rusées, plus fourbes. Pas forcement plus gracieuse ni plus belle mais personne n'avait le niveau de mesquinerie et de rancœur d'une femme. Dans le monde, d'après la philosophie de Ambre, il y avait deux types de femmes : celles qui se laissaient faire et celles qui ne se laissaient pas faire. Ambre espérait faire partie de la deuxième catégorie de femmes. On pouvait les nommer autrement d'ailleurs, les manipulées et les manipulatrices.

Ambre n'esquissa pas un sourire. Elle ne se laissa pas porter dans l'euphorie du moment d'avoir trouver une personne qui vienne lui adresser la parole. Elle resta de marbre, belle, hautaine, changeante. Une femme dans toute sa splendeur. Ambre avait évidement remarqué l'ironie dans sa voie, elle n'était même pas cachée signe d'une grande impolitesse qui était étrangère en France. La France, le Royaume de France pardon, était celui de Louis XIV. On pouvait se plaindre d'être pauvre, on pouvait se plaindre d'être dans la misère ou d'être mal-aimé mais jamais, au grand dame jamais, on ne pouvait se plaindre d'être français. Ambre, comme toutes les autres élèves de Saint-Cyr en était très fière et ne l'aurait jamais trahie pour rien au monde; la France!


-Non.

Ambre n'aimait pas les discours pompeux et son non froid et sec était de taille à en faire fuir plus d'un. Là où certains préféré faire des courbettes toutes plus ridicules les unes que les autres en prononçant une multitude incroyable de formule de politesse qui nous voulaient rien dire elle répondait non. Ambre était capable de faire une phrase compliquée, elle connaissait aussi toutes ses formules de politesse et elle pouvait même être agréable quand cela la prenait ou avec certaines rares personnes mais elle n'en profitait jamais pour étaler sa science. Oh bien sur elle aimait avoir raison, dire aux autres qu'ils avaient tord avec une moue hautaine et se vanter d'avoir eux raison mais elle n'étaler pas sa science au sens de n'étaler pas son vocabulaire. Elle avait d'ailleurs la certitude, depuis toute petite, qu'il ne lui servirait à rien. Elle n'était pas faire pour finir demoiselle de compagnie, elle n'était pas faire pour devenir marquise, elle était faite pour être elle-même ce qui, d'après certains, était déjà beaucoup!

N'ayant qu'une envie : sortir de cette biothèque qui, visiblement, ne l'aimait pas Ambre se mit à fixer le bibliothécaire avec un regard très parlant. N'importe qui -même un gamin de cinq ans- aurait fuit devant un tel regard chargé de haine. Non pas que Ambre haïsse spécialement cet homme mais c'était devenu une habitude. Quoi que, à vrai dire pour elle ce n'était pas de la haine -quand elle haïssait quelqu'un ça se voyait- mais c'était juste de l'indifférence la plus totale et la plus profonde.

Ceux que nous aimons nous pouvons les haïr; les autres nous indifférent.
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Last Time. [Ambre] Vide
MessageSujet: Re: Last Time. [Ambre]   Last Time. [Ambre] EmptySam 9 Oct 2010 - 17:04

Les murmures des pages qui se tournaient étaient le seul bruit encore audible. Le seul bruit que Sebastian pouvait supporter, et devait supporter jusqu'au soir. La perception était cette fois différente, comme si il accentuait la tension palpable qui régnait en maître. Ses yeux d'océan glacés le faisait presque frissonner, mais il resta stoïque. En réalité, il s'était toujours demandé qui était vraiment Ambre Serana. Excepté la rumeur sur sa tentative de suicide et d'une potentielle rencontre avec un duc nommé Alexandre, la seule chose qu'il connaissait d'elle était ses belles boucles, son visage si fin, et ses billes bleus d'eau. Non, rien. Peut-être éventuellement son sale caractère. La façon dont brillait ses yeux et la fermeté de son minois cachait tout. Et d'un côté, on sentait clairement le message désagréable qu'elle souhaitait faire passer. Fiche moi la paix. La jeune Bleue était en un mot une solitaire. De celles qui n'aiment pas suivre la mode actuelle comme il est coutume de faire dans le Royaume français. Sebastian en avait donc la preuve devant lui, et il était légèrement déçu par le manque d'agressivité. Peut-être s'était-il fait une mauvaise image de réactions rapide, alors qu'en fait, son jeu était de faire pression lentement mais sûrement sur les personnes. Du bout de son doigt si fin, elle appuyait, Sebastian aurait beau essayer de lui faire face, si Ambre forçait, il ne tarderait pas à éclater. Que c'est fourbe.

Cette attitude pouvait néanmoins rester très fatale dans la société actuel. À chaque fois que Sebastian pensait à la France, ou même à sa belle Angleterre, c'était à l'Arche de Noé. Seul Noé et certains animaux triés sur le volet avaient pu y accéder, et les autres sont restés à terre, les passagers ignorant leur atroce sort de mort. Seul le Roi et ses quelques limiers pouvaient y monter. Les solitaires se forgeaient leur propre arche, ignoré par toute la cour. Les autres nobles, de vrais hypocrites, étaient comme des chiens auxquels on avait attaché un collier autour du cou. Ce serait dommage que ces colliers finissent par les étouffer, même si en échange ils avaient cette protection. Qui pouvait tout de même leur être fatale. Main dans la main, leur corps s'effleurant, la mort était donc si proche au point de vous toucher. Et si on arrivait à lui échapper en restant seul ? Ce serait courir les champs de blé ensoleillés avec elle, les rayons les caressant, leurs rires de joie stoppant net lorsqu'ils se rendent compte auprès de quoi ils venaient d'acheter leur place. Que ce soit en France, ou n'importe où dans le monde, la façon de vivre avait beau être différente, au fond, c'était la même chose. Vivre tranquille n'était qu'éphémère. Ambre Serana essayait donc d'éviter de se faire étouffer par ce collier si bien serré. N'empêche qu'elle devait être magnifique, son corps gracieux parcourant le blé, ses boucles blondes voletant, le vent jouant avec, ses joues plutôt blanches fouetté par la brise... On s'égare.

« Non. »


Réponse simple, et courte. Pas de longs discours, ou de longues topographies ennuyeuses à mourir. Un simple petit mot. Et son ton sec froid, et cassant, presque hautain. Ce qui l'étonnait était effectivement la brièveté de ses paroles. Ambre s'adressait à Sebastian presque comme le dernier des imbéciles. Là où une jeune petite fille aurait déballé mille et une formules. Mlle Serana était la seule à y aller si rapidement et simplement. Les hommes de cette époque étaient malheureusement trop narcissiques et se croyaient trop supérieur pour se rappeler que la façon dont on s'adresse à une personne homme ou femme, était la même. C'était encore difficile à admettre. Mais ayant passé la majorité de sa vie avec des filles, Sebastian n'avait aucun mal à supporter ça. Mais devant Louis XIV... Bon, c'est vrai, Sebastian n'avait rien à voir avec le roi de France, mais il en était presque à se dire que Ambre aurait pu lui parler ainsi. Et il aurait été choqué. Mais son visage de rebelle et sa coiffure assorti, n'avait pas été faite pour ce genre de politesses. Plutôt pour chasser quiconque se mettrait en travers de son chemin par les éclaires électriques de ses iris tels de profonds océans, là où le plus difficile et de remonter à la surface.

Sebastian avait presque envie d'éclater de rire. Le regard qu'elle venait de lui lancer confirmait tous ses doutes. Le regard assassin, celui qui vous tue sur place, celui auquel même le roi en personne aurait pu être effrayé. Ambre Serana restait Ambre Serana. Le jeune bibliothécaire remit en place une de ses mèches de jais, histoire de lui faire comprendre qu'il n'était pas très effrayé. C'est dangereux de jouer avec le feu. C'est bien beau de le regarder et de s'y abandonner, mais oser approcher son doigt, rien que le bout, pouvait brûler. La jeune femme, ces braises si belles et élégantes, blessaient. Pourtant, même un gamin de cinq ans aurait pu comprendre qu'il aurait dû se retourner avant d'être coincé. Ou peut-être était-ce parce que chez Ambre, c'est un réflexe. La haine en elle-même n'était pas déchiffrable, ou alors des poignards sous la gorge totalement indifférent. Elle était assez maligne et intelligente pour ne pas pouvoir encore totalement le détester.

- Non ?


Ses lèvres se fendirent en deux. La seule chose qu'il pouvait encore répliquer. Êtes-vous sûre de votre réponse ? Quelle originalité. Non, ce n'est pas de l'ironie. Mille et une formules inutiles. Pas comme le langage actuel. C'est beau la mode. Comme la mode indique bêtement au peuple que c'est la classe d'avoir un collier autour du cou. C'est pas grave si on s'étouffe. Tant qu'on est à la mode. Tant qu'on a une place dans l'arche. Le reste, on s'en fout.
L'hypocrisie est un vice à la mode et tous les vices à la mode passent pour vertus. Disait Molière.
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MessageSujet: Re: Last Time. [Ambre]   Last Time. [Ambre] EmptyDim 7 Nov 2010 - 15:45

Ambre et la bibliothécaire formaient un contraste étonnant. Alors qu'il avait l'air de manié avec classe et sur-classe l'ironie Ambre était plutôt le genre de fille à dire ce qu'elle pensait sans prendre de gants. Elle savait très bien qu'elle n'avait peut-être la meilleure méthode, mais au moins, personne ne pouvait l'accuser d'être hypocrite. Elle était dur, froide, hautaine, méchante mais pas hypocrite. L'hypocrisie était l'arme des faibles, or elle, elle n'était pas faible. Du moins d'après sa propre philosophie parce que, bien évidement tout le monde n'avait pas le même avis. Elle était d'ailleurs presque sûre que la bibliothécaire n'était pas du même avis qu'elle. Mais peu l'importait! Habituée à être au centre des ragots, à être la cible de moqueries depuis pas mal d'année Ambre s'était créée une carapace presque incassable. Presque. Elle savait qu'il serait aisé pour une personne la connaissant bien de la casser, aussi simple que de casser un vase et ça ferait aussi mal que de se prendre les bouts de verre dans ses doigts. Mais il n'y aurait pas que ça, elle ressentirait un grand déchirement, sans doute l'impression d'être trahie. Ambre ne pouvait que émettre des hypothèses, elle ne pouvait pas savoir ce que ça ferait, elle savait juste que ça ferait très mal.

A Saint-Cyr, tout le monde avait entendu parler d'elle. Ambre De Serana, la jeune insolente promue noire. De ce fait, tout le monde avait cherché à en savoir plus sur elle et tout le monde avait appris à ne plus l'approcher. La belle blonde aurait pensé que sa réputation de solitaire endurcie serait parvenue à l'oreille de ce bibliothécaire. Fausse joie, ce jeune amoureux des livres -si il connaissait son nom- prenait quand même la peine de lui adresser la parole sans se soucier une seule seconde des conséquences. Comme si il s'en foutait ou alors qu'il les défiait, ses conséquences, de venir lui chercher noise. Dans tous les tableaux il était perdant alors pourquoi continuait-il se jeu stupide ? C'était une question à laquelle Ambre aurait aimé avoir une réponse. Bien sur, pour elle, la simple question de se défier soi-même était une raison mais elle était persuadée que ça n'était pas ça. Il jouait à un jeu malsain, il la testait et il la sous-estimait. Ambre savait très bien que cet homme n'était pas quelqu'un de faible, tout en lui le clamait pourtant il avait l'air de prendre un certain goût à le faire croire. Pur perversité.


-Non ?

Ambre poussa un deuxième soupir avant de refermer sa main droite autour d'un de ses rubans qui ornaient sa robe. Ses yeux étaient placés dans le regard de ce jeune homme présomptueux alors qu'elle était en train de tourner lentement sa tête. Pour finir elle rabattit son regard sur un côté de la bibliothèque. Elle n'avait pas envie de parler avec lui surtout si c'était pour avoir ce genre de conversation. Non. Non? Non. C'était le genre de conversation qui ne servaient à rien mais dont on avait aucun moyen de s'y soustraire.

Sans un mot, sans un regard Ambre se détourna pour se diriger vers une étagère de la bibliothèque. Son regard s'attarda environ trente secondes sur les différents livres avant de trouver celui qu'elle cherchait. Il trônait entre un livre à la couverture décrépite et un trou signe que le livre avait été emprunté. C'était le genre de livre que personne ne lisait avec un couche de un à deux millimètres de poussière. La belle blonde prit sa respiration avant de prendre ce livre. Elle savait qu'elle n'arriverait pas à le lire en entier parce qu'il lui ferait remonter trop de souvenirs mais elle tenait tout de même à essayer. L'art de l'Hypocrisie écrit par Philippe De Serana le grand père de Ambre. Ce livre parlait de l'hypocrisie sous toutes ses formes en vantait les mérites et même citait ses défauts. Mais Ambre se fichait de son contenu, ce livre c'était un souvenir, son père en avait dont à la biothèque de La Maison Royale De Saint Louis à son arrivée et elle n'avait jamais osé le lire jusqu'à maintenant. Aujourd'hui elle se sentait prête. Une question se posait tout de même; allait-elle le lire ici ou alors l'emprunterait-elle pour le lire plus tranquillement? Elle ne savait comment elle allait régir et le lire devant le bibliothécaire la rendait mal à l'aise. Elle choisit pourtant de rester sur place et d'ouvrir la première page tout en priant pour que le choc ne soit pas trop fort.

En lisant la première phrase elle entendait la voix de son père la lui dire encore et encore. Dès qu'elle avait été en âge d'écouter son père parler elle avait du l'écouter lire ce livre pendant de longue et longue heures. Elle connaissait certains passages par cœur, leur interprétation et ce qu'ils signifiaient dans un contexte bien choisis. Son père avait fait de ce livre une relique, elle n'avait jamais eu le droit de le toucher et elle doutait que son père soit ravi si il savait qu'en ce moment même elle le tenait dans ses mains. Mis qu'importe! Elle braverait sa colère et ses souvenirs pour lire ce livre à cause de qui un malheurs était arrivé. Arrivée à la troisième phrase Ambre eut un déclic, c'était là! Ce moment là! Elle renvoyait la scène, un petit garçon qui entrait, qui essayait de voler le livre, la fureur de son père, les coups et pour finir le corps sans vie du petit garçon. Depuis toujours elle avait essayé de comprendre le geste de son père pour pouvoir le lui pardonner mais en vain. Il l'avait tué à cause de ce livre. Ambre n'avait peut-être que sept ans à l'époque mais elle en était traumatisée, d'abord parce qu'elle connaissait ce garçon avec ses jolis yeux bleus et ses joues et ensuite parce qu'elle avait son père tuer, sans le savoir, un enfant du même âge qu'elle.

Une larme coula sur la joue de Ambre qui, submergée par ses souvenirs, laissa tomber le livre à ses pieds. Elle essaya sa larme d'un geste rageur, non elle ne devait pas pleurer, elle ne s'en donnait pas le droit. Alors elle ramassa le livre et elle le rangea, elle avait essayé elle n'avait pas réussi mais qu'impporte un jour elle essayerait et elle réussirait. Ses souvenirs elle les revendiquait, elle les aimait même si elle en souffrait et elle ne les aurait donnés pour rien au monde.

Un homme sans souvenir est un homme perdu.
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Last Time. [Ambre] Vide
MessageSujet: Re: Last Time. [Ambre]   Last Time. [Ambre] EmptyDim 7 Nov 2010 - 23:51

Ses yeux d'encre était profondément plongée dans ceux aussi limpides et claires que de l'eau de roche. Ce contraste était si troublant, mais pourtant ils savaient tous les deux qu'ils pouvaient avoir de l'encre ou de l'eau aussi bouillante que l'eau d'une tasse de thé. C'était tout à fait possible. La question se fixait sur la volonté de chacun. Dans tous les cœurs se battaient le bien et le mal, dehors le jour et la nuit remportaient victoire à tour de rôle. Tout était si opposé... Sebastian en était presque un exemple parfait. Physiquement, ces mèches si noires sur son visage si blafard, psychologiquement, cette peur prolongée à fixer ses yeux, mêlé à une tendresse imbattable. Quand on est petit, la première chose que les parents font, c'est bercer leurs enfants par des histoires féériques qui finissent toujours bien. Et c'est la leçon qui en est tirée. Les gentils avec les gentils. Les méchants avec les méchants. Les ténèbres épais de la nuit si obscure ne peuvent l'emporter sur le soleil qui est en chacun d'eux. Cette bataille est vouée à l'échec. Pourtant, les contes de ce type, les histoires aussi douces que les plumes de la torpeur, les histoire à l'eau de rose sans fin, ce merveilleux n'existe pas. Il ne reste que les rêves berçant à disposition pour vivre pareille aventure. Alors si dans le monde réel auquel on est confronté chaque de notre vie, n'est pas cette belle berceuse, si tout ça n'est qu'un tissu de mensonges, le noir et blanc peuvent cohabiter. Ils sont ennemis par le physique. L'homme et la femme. Cette intense compréhension mystique qui les relient. Ce fil de sentiments qui les lient à la vie et à la mort. Pourtant, qu'est-ce que la cour aime faire croire ceci à la population... Les hommes et les femmes ne se retrouvent que dans les mariages pour hériter d'une certaine somme d'argent ou seulement avoir un titre. Si différent et à la fois si proche. C'était à en rire aux éclats ou à se laisser submerger par un flot de larmes. Malgré tout ce que l'on peut apprendre, rien ne valait le beau contraste qui entraînait la haine et l'amitié. La stupide chrétienté face à la sagesse du taoïsme. L'encre face à l'eau. Le blond face au charbon. La franchise d'Ambre face aux gants blancs qu'enfilaient Sebastian.

Qui ne connaissait pas Ambre Serana ? Si il avait été un tant soit peut sencé, Sebastian ne l'aurait pas approché. Le jeune homme serait resté derrière son bureau, faisant mine d'ignorer les autres Colombes. Elle n'était pas quelqu'un de bien. Ses iris bleus glacés comme les océans polaires donnaient ce sentiment de froid intense, comme si des poignards s'enfonçaient profondément dans le cœur. Par le simple pouvoir qu'avaient ses yeux, elle pouvait faire ça. Elle jouait si bien les jeunes femmes atrocement belles et inoffensives, ces cheveux blonds si beaux et son minois si joli et sympathique. Pourtant, c'était l'une des personnes les plus âcres et malsaines qu'il puisse exister, d'après lui. C'est pour ça qu'elle était habituée à la solitude. Et elle avait l'air d'apprécier cette solitude du cœur. Un grain de poussière sur un livre flambant neuf. Cette légère imperfection à la fois douloureuse face à la perfection mais si insignifiante. Qu'importait vraiment le reste, du moment que l'on est heureux ? Mais Ambre Serana était-elle vraiment heureuse ? Aimait-elle tant ce contraste entre ce qu'une femme « normale » aurait aimé et ce qu'elle appréciait, elle ? Ce masque toujours fermé et impassible l'était trop pour être réellement honnête. Son cœur était trop dure pour être seulement capable de battre, de lui faire ressentir autre chose que ce « rien ». Oh, Sebastian était sûre qu'elle avait dû vivre des moments extraordinaires avec ce Alexandre, comme lui en avait vécu avec Maëlle, cependant... Si elle était seulement capable d'enlever son masque, son beau visage serait déchiré par les larmes de la souffrance.

Elle poussa un long soupir qui brisa le silence de verre. Son regard de glace se plongea dans le sien, sa main enfermant l'un de ses rubans qui ornaient sa poitrine. Même si elle était plus petite, Ambre soutenait le regard du jeune homme avec orgueil. Sachant qu'elle gagnerait la partie, la jeune femme détourna son regard vers l'une des étagères de la bibliothèque. Le but de sa venue ne devait sûrement pas être de tenir une conversation autour d'une tasse de thé. De plus, ce suivit de « non » devenait aussi inutile qu'insupportable. Elle devait avoir ses raisons pour lâcher prise et partir en direction d'un rayon gorgé de livres. Sebastian la suivit du regard jusqu'à qu'elle disparaisse de son champ de vision. De son allure droite, il retourna à pas de loups derrière son bureau. Il ouvrit un livre dans lequel il notait les emprunts de la journée, trempa sa plume dans l'encrier. Le crissement qu'elle produisait lorsqu'elle glissait sur le parchemin était terriblement agaçant et frustrant. Le bibliothécaire n'aimait guère la paperasse. Comme pour y échapper, Sebastian jeta un léger regard en coin vers la jeune qu'il pouvait apercevoir. Dans ses mains légèrement tremblantes, elle tenait un livre dont la couverture autrefois bleu marine était passée au gris d'une fine pellicule de poussière. Sebastian l'aurait reconnu entre mille. Même d'aussi loin qu'il était, il aurait pu deviner ce qui était écrit en fines lettres d'or. Le type de livres que seul lui pouvait lire. Et plusieurs fois même, il l'avait lu et relu. Tant de qualités tant de défauts... tant de différences pour une attitude. Que serait l'hypocrisie sans cette face si belle et affreuse ? C'est ça qui fait toute la subtilité, la finesse et la beauté de ce jeu.

L'Art de l'Hypocrisie, par Philippe de Serana. Sebastian n'avait jamais entendu parler de cet auteur avant d'avoir découvert ce livre ici, à Saint-Cyr. Pour qu'il soit ici, ce devait être du au fait qu'il appartenait à la lignée d'Ambre Serana. Mais cette personne était peu connue comme auteur, pour la simple et bonne raison que personne n'avait envie de reconnaître que depuis le jour où il avait des titres et une place à la cour, il avait un collier autour du coup. Une laisse tenue par le roi. L'art que tout noble connaissait sur le bout des doigts mais qui ne souhaitaient en aucun cas se l'avouer. Contrairement aux contes de fée, ce livre si élégamment rédigé, faisait reluire toutes ces mille et une vérités. Que pouvait bien chercher Ambre Serana dans ce livre si spécial ? Était-ce pour en apprendre quelque chose sur cet art parce que c'était un membre de sa famille peut-être qui l'avait écrit ? Il ne pouvait pas croire qu'Ambre Serana s'abandonne à cette lâcheté. Non, pas elle. Même si il la connaissait très peu, Sebastian ne pouvait tout simplement pas s'abaisser à penser ça. Son regard était profondément ancrée sur elle, surveillant chacun de ses gestes. Pourtant, c'était comme si elle n'arrivait pas à l'ouvrir. Qu'une main de fer effrayée l'en empêchait. Jusqu'à qu'elle se décide et commence la lecture. Le jeune bibliothécaire baissa son regard, retournant à son travail si pénible. Il détestait vraiment la paperasse.

À peine quelques secondes. Le temps de passer sa main sur son front pour dégager ses mèches de jais. Le bruit d'un livre qui s'abattait violemment sur le sol venait de retentir, brisant la torpeur étouffante de cette pièce. Le regard assassin qu'il avait lorsqu'il ne supportait pas qu'on abîme un livre de ce type en le laissant se fracasser sur le sol. Relevant sa tête, Sebastian aperçut de nouveau Ambre, qui serrait les poings, une perle limpide courant rapidement sur son visage, qu'elle s'empressa d'enlever du bout de ses doigts si fins. Elle semblait particulièrement énervée. Le jeune bibliothécaire allait venir pour le ranger. La jeune femme le devança car elle s'empressa de le remettre convenablement sur l'étagère où il était rangé. Sebastian regarda sa mine à la fois impassible et abattue. Remarquant qu'elle était assez petite et qu'elle n'avait pas réussit à pousser le livre correctement, il s'en occupa. Le jeune homme à la chevelure de charbon lâcha un léger soupir avant de planter ses iris d'encre dans ceux d'Ambre.

- Je crois que vous êtes la première des Colombes à avoir lu ne serait-ce qu'une ligne de ce livre.


Ambre n'était pas une Colombe. Elle revêtait seulement le plumage immaculé de ce noble oiseau. Sinon, elle n'était ni plus ni moins qu'une corneille. Là était sa vraie nature.

- Philippe de Serana était-il un membre de votre famille ?

L'Art de l'Hypocrisie, par Philippe de Serana. L'Art de Souffrir en Silence, par Ambre Serana.
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