Maison Royale de Saint Louis (Saint-Cyr)
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Maison Royale de Saint Louis (Saint-Cyr)

Forum RPG au temps de Louis XVI, dans la Maison Royale de Saint Cyr à la veille de la Révolution Française.
 
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 Someone who cares [PV. Rosalie du Quesnoy]

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Calypso

Calypso

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MessageSujet: Someone who cares [PV. Rosalie du Quesnoy]   Someone who cares [PV. Rosalie du Quesnoy] EmptyDim 15 Jan 2012 - 15:08

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Screaming Bloody Murder

Partie.1 - 500 mots.



    La journée avait été dure. Le vent d'hiver qui soufflait, le silence immobile dans la classe, le froid qui s'infiltrait partout dans la maison, les maladies, les devoirs, la banalité ambiante, la monotonie ou l'ennui suave, Calypso ne savait pas vraiment pourquoi cette journée semblait si longue, pourquoi les travaux qu'elle avait fait faire à ses élèves lui semblaient si inutiles et puérils, pourquoi les sourires qu'elle leur adressait semblait si faux. Cela ressemblait pourtant à une journée comme toutes les autres, avec de la neige, des rayons de soleils, quelques nuages, des prières, des repas chauds, des toux, enfin bref, une journée d'hiver tout à fait normale. Si l'on ne comptait pas la mauvaise humeur de Calypso.

    Elle était sortie, laissant le vent caresser son visage, le laissant emporter ses sentiments sombres loin derrière la Maison. Le ciel au dessus de sa tête formait une coupole bleu sombre, éclairée par des milliers d'étoiles scintillantes. Magnifique. Elle resta là, juste pour le plaisir d'être seule et d'observer Saint Cyr plongé dans l'obscurité. Elle fit quelques pas en arrière, puis soupira : c'était l'heure d'aller vérifier que tout le dortoir des Vertes dormait bien. Etre Maitresse apportait beaucoup d'avantages et lui procurait une grande joie, mais bien sûr, ce poste lui avait apporté beaucoup de nouvelles responsabilités qu'elle avait du mal à apprécier.

    Calypso rentra dans le bâtiment, après un dernier regard pour le jardin, remit sa robe en place puis se dirigea vers les dortoirs en traînant des pieds. Elle croisa une autre Maitresse au passage, lui adressa un signe de la main, et un sourire éclaira son visage. Il y avait des gens qui vous procurait de la joie rien qu'en les regardant.

    Elle s'approcha de la porte à pas de loup. En tendant l'oreille, elle perçut des respirations régulières, un ronflement aussi, et elle songea à aller se coucher directement. Etait-il nécessaire de rentrer dans la salle, au risque de réveiller toutes les Vertes, alors qu'elle n'entendait aucun bavardage ? La tentation était forte. Mais Calypso se décida à pousser la porte, le plus silencieusement possible, et à traverser le dortoir.

    Tout le monde dormait, constata-t-elle, un peu dépitée de ne perdre son temps ici alors qu'elle pourrait être au chaud sous sa couette. Elle replaça une couverture tombée, fit un peu de rangement par-ci, par-là, en priant pour ne réveiller personne, et en maudissant son côté maniaque. Puis, assez contente d'elle, Calypso se retourna vers la porte. slaloma encore entre quelques lits, quand elle croisa le regard d'une des Vertes. Deux grands yeux sombres, bordés de cils noirs, et surtout, deux grands yeux ouverts. Il faisait trop sombre pour voir à qui ils appartenaient. L'horloge du dortoir marquait les onze heures. La Maîtresse voulait rentrer dans sa cellule. Peut-être pourrait-elle faire comme si elle n'avait rien vu. Oui mais cette Verte... Après un instant d'hésitation, elle se décida finalement à parler :

    - Je t'ai réveillée ?




[Désolée pour ce RP court et pas super, je n'avais vraiment pas d'inspiration. .____.]


Dernière édition par Calypso le Mer 11 Avr 2012 - 18:10, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Someone who cares [PV. Rosalie du Quesnoy]   Someone who cares [PV. Rosalie du Quesnoy] EmptyMar 24 Jan 2012 - 1:57

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Partie 2


Ce soir-là, Rosalie s'était endormie avec la promptitude qui était habituelle à celles de son jeune âge. Mais cette nuit-là, elle fit un cauchemar, qui ne tarda pas à l'éveiller. Incapable de se rendormir en raison des monstres affreux qui l'avaient terrifiée cette nuit-là, elle resta alors assise, bien droite, sur son lit, contemplant ses autres compagnes qui dormaient paisiblement.

Soudain, à l'autre bout du dortoir, elle entendit Mlle de Jinerais. Elle n'était pas la seule à ne pas être capable de dormir, pensa-t-elle.

C'est vrai que la Maîtresse semblait plutôt de mauvaise humeur ces temps-ci. Elle n'avait pas été particulièrement sévère avec les élèves, c'est seulement que rien ne semblait l'intéresser. Peut-être en raison de l'hiver, qui sait. L'hiver, cette saison si froide, qui gelait tout, avant d'être vaincue par cette saison merveilleuse qu'était le printemps...

Perdue dans ses pensées, elle ne se rendit pas compte que Mlle de Jinerais avait elle aussi remarqué qu'elle ne dormait pas.

- Tu es réveillée? Demanda-t-elle.

Rosalie hocha la tête, et sortit de son lit, se doutant que Mlle de Jinerais ne la voyait pas dans la pénombre du dortoir.

- Je ne parvenais plus à m'endormir. C'est que j'ai fait un cauchemar affreux, Mademoiselle! J'ai rêvé qu'Artémise se mariait, dans une belle robe blanche, et que j'étais sa demoiselle d'honneur, et qu'elle partait alors loin, très loin, sans moi. Vous savez... je m'ennuie déjà tant de ma Nanette, ma bonne nourrice...

Elle réprima un sanglot. Artémise était pour elle une grande soeur, une grande soeur qu'elle n'avait jamais eue, étant orpheline.

Rosalie vit un petit souris apparaître sur les lèvres de la Maîtresse. Mais, l'observant de plus près, elle s'aperçut que ses yeux, eux, ne souriaient pas.

- Qu'avez-vous, Mademoiselle? Êtes-vous triste, vous aussi?
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Calypso

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MessageSujet: Re: Someone who cares [PV. Rosalie du Quesnoy]   Someone who cares [PV. Rosalie du Quesnoy] EmptySam 4 Fév 2012 - 18:29

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Partie.3 - 550 mots.



    Aussitôt après avoir parlé, Calypso se mordit la lèvre. Déjà parce que, par intuition, sans réfléchir vraiment, elle avait tutoyé son élève, ce qui n'était pas très réglementaire. Mais aussi et surtout parce que l'heure tournait et que non, vraiment, elle n'avait pas envie de papoter joyeusement au beau milieu de la nuit, fus-ce avec une élève de sa classe.

    Il lui sembla, dans la pénombre, distinguer un signe de tête, peut-être un hochement. Le visage restait toujours plongé dans l'ombre. Finalement, avant même que Calypso ai eu le temps de soupirer, une voix timide, mais ferme, s'éleva dans le silence. Il fallut un peu de temps pour la Maitresse avant qu'elle ne comprenne précisément à qui ce timbre appartenait.

    - Je ne parvenais plus à m'endormir. C'est que j'ai fait un cauchemar affreux, Mademoiselle! J'ai rêvé qu'Artémise se mariait, dans une belle robe blanche, et que j'étais sa demoiselle d'honneur, et qu'elle partait alors loin, très loin, sans moi. Vous savez... je m'ennuie déjà tant de ma Nanette, ma bonne nourrice...

    Allons bon, voilà maintenant que Rosalie du Quesnoy (puisqu'à première écoute, il s'agissait d'elle) lui faisait un descriptif complet de sa petite vie. Parfait. Calypso jeta un regard rapide vers l'horloge, avant de se souvenir qu'il faisait noir. La Maitresse aurait voulu ajouter quelque chose. Une phrase qui aurait clôt la discussion tout en consolant l'élève. Mais la seule réflexion qui lui venait à l'esprit était "quelle égoïsme, de vouloir sacrifier le bonheur de cette Artémise contre le sien" -réflexion qu'elle se garda bien de prononcer à voix haute.

    Alors elle se contenta de sourire. Un sourire peut-être un peu faux, ou du moins, pas assez honnête. La petite, en face d'elle, réprima un sanglot, et quelques secondes plus tard Calypso sentit son regard sur son visage.

    - Qu'avez-vous, Mademoiselle ? Êtes-vous triste, vous aussi ?

    Et ce fut au tour de Calypso d'être troublée. Visiblement, elle n'avait pas réussi à cacher son désappointement et son indifférence. Devait-elle expliquer son problème à cette élève ? Non. Pour trois raisons : la première était qu'elle avait autre chose à faire -par exemple, terminer sa ronde et retourner se coucher une bonne fois pour toute ! La deuxième, plus réaliste cette fois, était tout simplement que Rosalie, toute bonne élève qu'elle soit, n'avait pas à être au courant de sa vie privée. Elle devait se contenter d'écouter les cours et de broder, assise bien droite sur sa chaise. Quant à la troisième raison, qui était sans doute la meilleure, elle tenait en une phrase : Calypso ne savait pas elle-même ce qu'elle ressentait -tristesse passagère ou peine plus intense ? Et pour quelles raisons ?

    Ceci dit, songea à nouveau Calypso, qui sentait le regard insistant de Rosalie sur son visage, son rôle de Maitresse (et même, la politesse) lui ordonnait de toujours répondre aux questions des élèves. Peut-être qu'en répondant par une autre question, elle réussirait à détourner l'attention ?

    - Vous êtes très proche d'Artémise ?

    Puis, désignant les autres élèves qui dormaient encore :

    - Voulez-vous en parler ? Si oui, nous serions mieux dans le couloir, ou plus au fond du dortoir. Nous risquons de les réveiller.
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MessageSujet: Re: Someone who cares [PV. Rosalie du Quesnoy]   Someone who cares [PV. Rosalie du Quesnoy] EmptySam 11 Fév 2012 - 2:10

Someone who cares...

Partie 4


Rosalie hocha du chef, et suivit Mlle de Jinerais dans le couloir.

- J'ai dû sembler un peu égoïste, commença Rosalie. Mais, dans mon rêve, j'avais comme l'impression qu'Artémise disparaissait à tout jamais... Et vous savez, c'est comme si toutes les personnes que j'aime disparaissent de ma vie, comme happées par un trou noir... il y a eu mes parents... ma nourrice... et dans mon rêve, je perdais Artémise. Bien sûr, ce serait merveilleux si elle se mariait... Mais vous savez, elle est comme ma soeur, ici à Saint-Cyr. Et ce serait affreux de ne plus jamais la revoir, non? Constance serait très triste, elle aussi. Elle s'ennuie de son frère Erwan et de sa grand-tante Hélène. Beaucoup disent qu'Artémise est méchante et hautaine avec tout le monde. Ils ne la connaissent pas. Tout simplement. Oh, et puis, je parle, je parle, comme une petite fille qui n'a pas de tête... Mais je crois qu'il faut que je dise ce que je ressens. Vous ne pensez pas?

Est-ce mal de parler autant? Parfois, je parle au bon Dieu quand je me sens triste. Il y a des personnes comme mon oncle qui disaient que Notre-Seigneur n'avait rien à faire avec une petite diablesse comme moi. Il me disait après que je ne méritais pas d'être née, que maman était une femme de mauvaise vie et il me frappait, fit-elle avec un haussement d'épaules. Je m'y suis habituée, avec le temps.



Dernière édition par Rosalie du Quesnoy le Sam 18 Fév 2012 - 23:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Someone who cares [PV. Rosalie du Quesnoy]   Someone who cares [PV. Rosalie du Quesnoy] EmptyLun 20 Fév 2012 - 19:19

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Partie.5 - 1 000 mots.



    Le couloir sombre dans lequel les deux jeunes files se trouvaient semblait s'être agrandit depuis quelques minutes. L'obscurité peut-être. Ou le fait que Calypso soit assise à mène le sol, le nez vers le plafond. La pièce -si l'on pouvait réellement appeler ça une pièce- semblait démesurée, et l'architecture, que d'habitude la Maîtresse trouvait magnifique, avait quelque chose de sinistre, d'inquiétant. Comme si des forces invisibles, mystérieuses, encerclait le lieu. Calypso pensait à tout cela, en frissonnant légèrement pas qu'elle est réellement peur, mais il ne faisait pas très chaud, il faisait tard, et il est vrai que tout cela semblait tellement incongru... Tellement déplacé surtout. Rosalie du Quesnoy avait raconté une histoire que Calypso n'avait pas entièrement comprise et pas vraiment cherché à comprendre. Il était question d'Artémise, une Jaune que la Maitresse n'avait jamais eu l'occasion de rencontrer vraiment, puis la conversation dériva vers Constance -cette jeune fille-là, elle ne savait pas du tout de qui il s'agissait.

    Elle prit pourtant un air neutre, par faute d'intérêt. Et elle observa Rosalie du coin de l'œil. Elle observait ses deux grands yeux sombres perdus dans le vague, ses mains repliée vers son bassin, ses doigts se tordant comme par gêne, ses traits tordus sous le coup d'une émotion trop intense. Les mots venaient naturellement, sortaient des lèvres de la jeune fille, même s'ils avaient une racine plus profonde et qu'ils venaient en réalité directement du cœur de Rosalie... Calypso médita un instant sur cette phrase. Cette petite Verte devait être bien désespérée pour lui parler ainsi de ses problèmes. Ou alors, elle faisait confiance en sa professeur. Cette dernière ferma les yeux deux minutes, le temps que ses pensées se démêlent et que ce début de nausée qui s'était emparé d'elle sans crier gare s'éloigne un peu. Il faudrait peut-être qu'elle prenne le temps de réfléchir aux relations qu'elle avait avec ses élèves. Des élèves qui lui faisaient confiance. Et ceci, c'était une situation toute nouvelle pour Calypso.

    Pendant cette réflexion Rosalie avait marqué un temps d'arrêt. Ses yeux étaient toujours perdus dans le vague, semblant fixer quelque chose qui n'existait pas ou bien, qu'elle seule pouvait voir. Peut-être repassait-elle devant son esprit des souvenirs personnels, dont elle seule avait connaissance. Puis les mots envahirent à nouveau la pièce, coupant Calypso dans ses réflexions et la mettant en proie à une émotion intense.

    - Est-ce mal de parler autant? Parfois, je parle au bon Dieu quand je me sens triste. Il y a des personnes comme mon oncle qui disaient que Notre-Seigneur n'avait rien à faire avec une petite diablesse comme moi. Il me disait après que je ne méritais pas d'être née, que maman était une femme de mauvaise vie et il me frappait. Je m'y suis habituée, avec le temps.

    Une sensation étrange s'empara alors de la jeune Maîtresse. Comme si une main invisible était rentré dans son corps et s'était emparé de son cœur, avant de le serrer de toutes ses forces. Elle fut prise d'un hoquet et, subitement intéressée et paniquée par le récit qu'elle écoutait depuis près d'un quart d'heure maintenant, ses yeux se plantèrent dans ceux de Rosalie. L'incrédulité devait se lire dans son visage, et dans ses mots d'ailleurs, quand elle dit dans un murmure presque inaudible :

    - Êtes-vous en train de me dire que votre oncle vous battait ?

    Son calme reprit -ou caché tant bien que mal-, Calypso se dit qu'elle avait dû mal comprendre, mal interpréter. Il y avait eu une rumeur, en effet, comme quoi son oncle aurait négligé la petite. Mais de un ce n'était qu'une rumeur (le bouche à oreille n'étant certainement pas la science la plus sûre), et de deux négliger ne veut pas dire frapper. Peut-être avait-il simplement autre chose à faire que de s'occuper d'une enfant, aussi adorable soit-elle. C'était après tout le sort de beaucoup de gens. Élever quelqu'un était quand même une sacré responsabilité, qui demandait du temps et beaucoup de sacrifices. C'était triste à dire, mais la plupart des jeunes parents n'en avait simplement pas envie, de cette nouvelle vie. D'autant plus s'il s'agit en fait d'un oncle de la petite, qui n'a rien demandé, et qui du jour au lendemain se retrouve avec une gamine dans les bras, déjà toute grandie...

    Calypso cessa de chercher des excuses à cet homme qu'elle ne connaissait pas et se donna mentalement une belle paire de gifles. Tout ceci était peut-être vrai, mais n'excusait en rien les paroles de cet homme. Jamais une jeune fille ne devrait entendre d'elle qu'elle n'aurait "pas dû naître", que c'était "une diablesse", que sa mère n'était qu'"une fille de rien". Aux yeux de la Maitresse, cela relevait de l'inhumanité totale. Puis elle secoua la tête, faisant voler quelques mèches éparses échappées de son bonnet de laine grossière, avant de murmurer pour elle-même que non, elle ne pouvait pas se permettre de juger quelqu'un qu'elle ne connaissait pas. Ce qu'elle devait faire en ce moment, c'était rassurer Rosalie. Et cela, Calypso savait que ce n'était pas son fort.

    - Hum... Ici au moins vous êtes en sécurité. Et j'espère pouvoir vous aider, du mieux que je peux.

    Pas terrible. C'était même assez maladroit. La Maitresse espérait ne pas avoir retourné le couteau dans la plaie. Pour se faire pardonner et pour se rassurer elle-même, elle adressa un sourire qu'elle voulait convaincant. Ca nous plus n'était pas terrible, mais elle aurait du mal à exprimer avec des mots ou des gestes ce qu'elle ressentait au plus profond d'elle-même, face à cette jeune fille qui semblait déjà si mûre.
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MessageSujet: Re: Someone who cares [PV. Rosalie du Quesnoy]   Someone who cares [PV. Rosalie du Quesnoy] EmptyVen 24 Fév 2012 - 23:00

Rosalie regarda Mlle de Jinerais qui tentait de lui faire un sourire quelque peu éraillé, lui disant:

- Êtes-vous en train de me dire que votre oncle vous battait ? Hum... Ici au moins vous êtes en sécurité.
Et j'espère pouvoir vous aider, du mieux que je peux.


Rosalie eut un petit sourire, sentant la tentative quelque peu maladroite de la maîtresse.

- Quand il était très fâché, il pouvait me frapper... c'est seulement une fois, quand il était un peu soûl qu'il m'a vraiment battue. En fait, il me faisait plutôt travailler. Les domestiques avaient pitié de moi, et m'aidaient le plus possible dans mes tâches, en plus de leur propre travail... Mais vous savez, ce n'est pas vraiment de ma faute si mon oncle était comme cela... la femme de chambre de ma tante a raconté un jour à Nanette, ma nourrice, que ma tante et ma cousine Adélaïde dépensaient trop pour leur toilette. C'est peut-être à cause de ses soucis que mon oncle était comme cela...

Enfin, c'est ce que Rosalie tentait de se faire croire.

- Mais je n'ai jamais été trop seule chez mon oncle... avez-vous déjà imaginé, que, dans la forêt, il y aurait peut-être une petite dryade cachée dans un arbre. Alors, l'après-midi, quand j'étais libre, j'allais me cacher dans les bois, et j'imaginais que j'étais en train de danser avec les fées... Certains diront qu'à cause de cela, je ne suis qu'une petite sorcière... Mais comme le monde serait triste, sans fées, vous ne trouvez pas?

Rosalie soupira. Elle trouvait que Mlle de Jinerais l'écoutait bien, sans l'interrompre. Pour la première fois, elle se sentit soulagée. Elle pouvait enfin parler de ce qu'elle avait sur le coeur depuis si longtemps.

- Merci de m'avoir écoutée... c'est que, vous savez, ma nourrice, quand elle parlait d'une personne à qui on peut faire confiance, elle disait toujours qu'elle faisait partie de "la race qui connaît Joseph". Et je crois bien que vous en faites partie. Vous savez, Artémise, je pourrais bien lui en parler, mais elle ne comprendrait pas... Elle est née avec une cuillère en argent dans la bouche, la pauvre... Pauvre, c'est à dire qu'elle ne sait pas ce que c'est que la vie. Elle a eu tout ce qu'elle désirait, mais elle n'a jamais pu voir le beau côté merveilleux de la vie. Et Constance... elle n'a que dix ans, et je ne veux pas qu'elle se fasse du mauvais sang pour moi... Elle est si... comment dire? Candide? Non, ce n'est pas le bon mot. Elle sera dans votre classe l'an prochain, Mademoiselle. Elle est très timide, vous savez. Vous veillerez bien sur elle, Mademoiselle, s'il vous plaît?
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MessageSujet: Re: Someone who cares [PV. Rosalie du Quesnoy]   Someone who cares [PV. Rosalie du Quesnoy] EmptyVen 27 Avr 2012 - 16:48

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Screaming Bloody Murder

Partie.7 - 900 mots.



    Les yeux à nouveau perdu dans le vague, Calypso se répéta mentalement qu'elle ne devait pas se troubler. Si elle laissait son émotion l'emporter, elle ne serait plus capable d'écouter Rosalie qui lui parlait, alors que cette jeune fille en avait tellement besoin... Depuis combien de temps n'avait-elle pas parlé de ce qui lui était arrivée ? Les histoires de famille, hélas, restent souvent cloitrées dans les cœurs, même les histoires les plus douloureuses. Même si la jeune Verte affirmait avoir vécu une enfance sympathique, voire heureuse, et tentait de rassurer sa professeur du mieux qu'elle le pouvait, Calypso ne pouvait s'empêcher de se sentir mal. Une enfant qui courait dans les bois en pensant danser avec les fées, c'était certes mignon mais ce n'était pas très orthodoxe.

    En voyant les larmes poindre au coin des yeux de son élève, Calypso reporta toute son attention vers les paroles prononcées soudain dans un débit plus rapide, plus saccadé. Rosalie semblait soudain troublée, et passa du coq à l'âne, la remerciant d'abord de l'avoir écoutée. La professeur songea à répondre que c'était son travail avant de se raviser : non, ce n'était pas vraiment son travail. Ce dernier se résumait à raconter des leçons sans grand intérêt avant de distribuer des canevas et des fils colorés pour pouvoir corriger ses copies en paix. Elle aurait pu recoucher la demoiselle et partir sans plus d'explications. Mais elle avait choisi le partage, sans doute émue dès le départ par cette lueur indescriptible au fond des yeux de Rosalie. Une lueur qui ne pouvait que troubler, même les plus dur d'esprit.

    - Vous savez, Artémise, je pourrais bien lui en parler, mais elle ne comprendrait pas... Elle est née avec une cuillère en argent dans la bouche, la pauvre... Pauvre, c'est à dire qu'elle ne sait pas ce que c'est que la vie. Elle a eu tout ce qu'elle désirait, mais elle n'a jamais pu voir le beau côté merveilleux de la vie.

    A nouveau les mots de Rosalie se bloquèrent dans sa gorge, et elle dût inspirer longuement et profondément avant de pouvoir reprendre. Pendant ce court interlude, les pensées de Calypso méditèrent à nouveau sans qu'elle n'en ai le moindre contrôle. Contrairement à cette Artémise, la jeune Verte avait, semblait-il, grandit trop vite. Son expression, ses gestes, son sourire et même sa façon de penser, encore un peu simplette, décrivaient un harmonieux mélange de maturité, qui ne semblait pas à sa place dans l'esprit d'une fille de son âge, et de fragilité enfantine, celle que l'on s'attend à retrouver dans cette période de la vie. Calypso se souvenait parfaitement de son adolescence, qu'elle venait à peine de terminer, et cette adolescence se résumait à la recherche. Elle s'était longtemps cherchée, tout avait changé trop vite autour d'elle, et le tout lui laissait un goût amer dans le fond de la gorge. Rosalie elle, semblait s'accommoder à merveille de tout ce changement, trouvant même le temps de s'inquiéter pour les autres. La maîtresse sourit, plutôt impressionnée.

    - Et Constance... elle n'a que dix ans, et je ne veux pas qu'elle se fasse du mauvais sang pour moi... Elle est si... comment dire ? Candide ? Non, ce n'est pas le bon mot. Elle sera dans votre classe l'an prochain, Mademoiselle. Elle est très timide, vous savez. Vous veillerez bien sur elle, Mademoiselle, s'il vous plaît ?

    Les larmes avaient commencé à couler, laissant des traces humides sur les pommettes de Rosalie. Et Calypso, dans un geste presque maternel, les essuya du bout des doigts. En son fort intérieur, elle sentait bien son cœur chavirer une nouvelle fois, et elle dût à nouveau fermer les yeux pour retenir ses propres larmes. Voir quelqu'un pleurer, cela lui donnait automatiquement envie d'enfouir sa tête dans l'oreiller pour dormir et oublier la peine qu'elle avait vu. Il en était bien sûr hors de question, et elle se retint, à l'image de Rosalie, qui se montrait si forte pour aider Constance. Bien sûr que l'an prochain, elle veillerait sur Constance, avec une tendresse particulière. Cela pouvait sembler injuste, mais comment rester de marbre devant les yeux embués de Rosalie, et son sourire timide, rempli d'espoir ?

    - Bien sûr.

    Ces simples mots, spontanés mais justes, agrandirent le sourire de la Verte. Tant mieux, songea encore Calypso. Rassurer Rosalie ne sera pas une mince affaire, mais comme elle l'avait pensé plus tôt, cette élève lui faisait confiance, et la maîtresse se devait de se montrer à la hauteur de cette situation nouvelle. Et cette relation nouvelle qui se tissait au fil des secondes, le meilleur moyen de la conserver, c'était d'être à l'écoute de Rosalie, aussi souvent qu'il le faudra et aussi longtemps que la jeune fille en ressentira le besoin. Encore une fois Calypso pensa que son interlocutrice n'était pas vraiment comme les autres élèves de la classe. Ou alors, elle ne s'en rendait compte que parce qu'elles avaient parlé. Cela semblait certain, la maîtresse de regarderait plus Rosalie comme une simple élève... Sans doute était-ce une bonne chose. Pour toutes les deux.

    Calypso ne résista pas bien longtemps à la tentation : dans un geste un peu maladroit, mais qu'elle espérait agréable et doux, elle prit Rosalie dans ses bras. Voilà. C'était simple mais cela représentait beaucoup de choses pour la jeune professeur, et c'était la seule chose qui lui venait à l'esprit à ce moment-là. Elle espérait que cela suffirait pour que son élève ne doute plus de son soutien et de sa présence en cas de problèmes.
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MessageSujet: Re: Someone who cares [PV. Rosalie du Quesnoy]   Someone who cares [PV. Rosalie du Quesnoy] EmptyDim 20 Mai 2012 - 3:51

Someone who cares…
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493 mots




    - Bien sûr…

    - Merci… merci… merci… merci…

    Avec ses sanglots, Rosalie était sûre que la maîtresse n’en avait rien compris. Mais ses pleurs compensaient, certainement. Celle-ci, dans un geste maternel, la prit dans ses bras, ce qui eut pour effet de redoubler ses sanglots.

    C’était la première fois depuis longtemps que Rosalie recevait une telle étreinte maternelle. La dernière fois, c’était lorsqu’elle avait sept ans. Elle n’était qu’une petite fille morte de peur, à l’idée de partir dans le grand inconnu. Et, juste avant de partir, sa nourrice, la bonne Nanette, l’avait serrée une dernière fois dans ses bras. Ces bras qui l’avaient portée lorsqu’elle était un bébé. Ces bras qui l’avaient bercée quand son oncle la rabrouait. Quand sa tante la traitait comme si elle n’avait été qu’une petite bête galeuse, en lui disant qu’elle n’était ni jolie, ni gentille, et qu’elle ne comptait pas.

    Pour sûr, Rosalie était différente des autres petites filles. Elle n’avait ni cheveux blonds bouclés, ni yeux bleus, ni petit nez, petit menton ou petite bouche. Elle avait des cheveux brun foncé, presque noirs, ondulés, mais pas trop, de grands yeux pairs, une bouche un peu grande, un nez retroussé. Ce n’était en aucun cas la joliesse classique des enfants.

    Elle n’avait pas non plus l’air placide, trop sage, inexpressif des petites filles de bonne famille, comme sa cousine Adélaïde, d’un an plus âgée qu’elle. Naturellement gaie, quand sa bouche n’était pas tirée en un large sourire et que ses yeux n’étaient pas brillants, c’est que Rosalie était pensive : son visage affichait alors un air sérieux. Trop sérieux pour une fillette de son âge. Lorsqu’elle était ainsi, on lui aurait donné quatorze ou quinze ans. Alors qu’elle n’en avait que onze.

    Ce soir-là, une nouvelle personne venait d’entrer dans sa famille adoptive. Une grande sœur appelée Calypso de Jinerais.

    Se dirigeant vers son lit, elle se tourna une dernière fois vers Mlle de Jinerais, et lui sourit. La jeune femme lui rendit son sourire, laissant voir des fossettes. En même temps, Rosalie réalisa à quel point la maîtresse était jeune… sans la grande robe bleu foncé et la petite coiffe en dentelle blanche, en chemise de nuit, les cheveux tressés, on aurait pu la croire jaune ou bleue.

    Quand la jeune fille se recoucha, elle ne se rendormit pas tout de suite. Les yeux grands ouverts, elle rendait grâce à Dieu.

    - Merci, Seigneur.
    Merci pour Artémise et pour Constance.
    Merci pour Nanette qui a toujours veillé sur moi dans mon enfance. Veillez sur elle, bonne Sainte Vierge.
    Merci pour Saint-Cyr. Je m’ennuie de Nanette, mais, au moins, je suis heureuse, ici.
    Merci pour mes amies, Isabeau, Jeanne, Octavie, Flor.
    Merci d’avoir fait le monde si beau, malgré le mal qui y règne.
    Et merci d’avoir mis Mlle de Jinerais sur mon chemin.
    Merci… merci… merci… merci…


    La fillette s’était endormie, un sourire aux lèvres. Elle n’avait pas remarqué que, dans la pénombre, Calypso de Jinerais l’observait, émue.










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