Maison Royale de Saint Louis (Saint-Cyr)
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Maison Royale de Saint Louis (Saint-Cyr)

Forum RPG au temps de Louis XVI, dans la Maison Royale de Saint Cyr à la veille de la Révolution Française.
 
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 Les jours s'en vont je demeure. [Pv]

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Céleste De Montmiraille

Céleste De Montmiraille

♣ Admin Céleste
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Les jours s'en vont je demeure. [Pv] Vide
MessageSujet: Les jours s'en vont je demeure. [Pv]   Les jours s'en vont je demeure. [Pv] EmptyJeu 21 Avr 2011 - 12:33

[Citation du titre, Apollinaire, "Le Pont Mirabeau".]

Et si c'était ça? Simplement lui faire comprendre qu'il ne serait plus jamais seul et qu'on serait toujours là pour lui, avoir ce regard qui signifie qu'on est ensemble, uni dans l'adversité et que c'est ensemble qu'ils affronteront les épreuves, que si il n'est pas le centre du monde, il en fait tout de même parti. Lui, il, l'autre, son prochain, son passé, toute personne foulant le sol. Chacun de ses regards sentirait l'affection, le respect et un sincère remerciement. Dans sa bouche tous les mots prendraient une tonalité positive et le monde lui-même semblerait beau. Tout serait couleur blanc immaculé comme si la perversion, la calomnie, la jalousie, la félonie n'existait pas. Ce serait un monde juste basé sur l'amour et la confiance. Et lui, avec ses petits innocents, et bien lui il serait le plus heureux des hommes. Il aimerait mieux donner que recevoir et il se nourrirait du bonheurs des autres. Chaque matin, lorsqu'il se lèverait il sourirait en pensant à sa future journée qu'il allait passer à aider ses connaissances, amis dès qu'ils auraient un petit soucis. L'entraide. Chaque jour, aussi, lorsqu'il parlerait avec des passant ça ne serait pas sur un ton méprisant pour plutôt comme si l'autre méritait autant de respect que lui. Un principe d'égalité. Mieux que ça il aurait ce choix de se lever à l'heure qu'il voulait, de faire ce que bon lui souhaitait et, si l'envie l'en prenait, il pouvait passer sa journée assis dans un fauteuil à lire. Liberté.

Céleste ferma les yeux une demie-seconde, tout se brisa.

Elle voyait devant elle des jeunes filles seules, assises sur des bancs qui attendaient la venue d'un membre de leur famille. Leur regard était éteint comme si on les avait tué ou qu'on leur avait arraché leur âme. Sur leur visage le sourire qu'elles affichaient était faux, on pouvait presque y voir des fissures. Si l'une d'entre elles se faisait mal elles allaient la fixer mais personne n'allait bouger le petit doigt pour l'aider. Elle-même d'ailleurs n'allait pas de plaindre ou demander de l'aide, elle souffrirait en silence. Attaché dans un joli chignon leurs cheveux n'étaient que paille, près à se casser dès qu'on les touchait, de loin, c'était ravissant, de près cela courrait au cauchemar. Lorsqu'elles s'adressaient la parole on n'entendait que le mépris qui tranchait avec leur douce voix. Celle qui avait les plus cheveux, le plus beau visage était regardé d'un mauvais œil par ses camarades qui auraient tout fait pour avoir les mêmes. Elles puaient la jalousie, la superficialité et la haine. Aucune d'entre elle ne ressentait un semblant d'amour pour qui que ce soit dans cette école et le pire c'est que ce n'était même pas de leur faute.

Si l'on se dirigeait vers la sortie un immense portail nous barrait la route et, tout autour de la propriété se trouvait des grillages qui ressemblaient fortement à des barreaux de prisons. A l'intérieur du bâtiment une odeur de chien mouillait envahissait les couloirs à cause des bouches d'égouts. Pire les lits sur lesquels dormaient lesdites colombes sentaient la jalousie. Oui, la jalousie. N'importe qui s'allongeant dessus avait alors la sensations que les autres étaient mieux, que les lits des autres étaient mieux. Que leur monde a eux, n'était pas digne d'intérêt. Impression renforcée par la froideur des maîtresses, le mépris visibles des autres jeunes filles. Qu'y avait-il de bien dans cet endroit? Certes, elles étaient nourries et logées pour elles devaient en payer le prix qui était, d'après Céleste beaucoup trop élevé.

Assise sur une marche des escaliers dans le silence d'une journée printanière Céleste songeait à cette école. Cela faisait maintenant de nombreuses années qu'elle y était. Son regard sur cet endroit c'était fait de plus en plus critique. Au début, elle trouvait que l'endroit n'était pas trop mal, ensuite il était devenu passable et maintenant.. ce n'était certes pas un endroit horrible où elles étaient torturée, elles étaient même plutôt bien traitées mais il y avait cette fausse impression de liberté. Comme si elles avaient des droits, au fond, elles n'avaient rien, chacun de leur pas était contrôlé et tout ça pour quoi? Le bon vouloir du roi. La question que la jeune femme se posait n'était pas bien compliquée à deviner, la Maison Royale de Saint-Louis était-elle mieux ou pire que celle du temps du Roi-Soleil? Curieusement, elle n'était pas sûre de vouloir entendre la réponse certaine que ça ne lui plairait pas. Avant, au contraire d'aujourd'hui, les jeunes colombes ressortaient avec une dote aujourd'hui elles ressortaient éduquées mais tout aussi pauvres que lorsqu'elles étaient entrées. A quoi rimait donc ce passage dans cet endroit? A rien, justement.

Faisant claquer sa langue contre son palais Céleste observait avec attention la grande porte d'entrée se trouvant devant elle. Elle n'était pas censée être là, ses camarades étaient toutes dans leur dortoir à discuter du dernier cours où Céleste avait failli piquer un somme et personne ne devait s'être aperçu de son absence. Elle ne parlait jamais de toute façon, elle était seule dans son coin et elle observait avec amusement les réactions de ses camarades. Pourtant, en ce début d'après midi, elle avait choisit, en toute connaissance de cause, de ne pas se plier au règlement de Saint-Cyr et d'aller s'assoir sur des marches d'escaliers sachant pertinemment que ce simple petit acte pourrait à lui seul lui valoir une ouverture du portail de Saint-Cyr ou une petite révolution parmi les colombes. Une chose était sûre, si quelqu'un lui tombait dessus elle allait forcément passer un mauvais quart d'heure à moins que cela soit une personne compréhensible ce qui était malheureusement très rare. Mais enfin, elle assumerait ses actes; comme toujours. Si il y avait bien une chose que Céleste ne supportait c'était les jérémiades des jeunes filles qui se disaient innocentes alors que leur culpabilité se voyait aussi bien que leur nez. Mais non, ce n'était pas elles. De toute façon, à les entendre, ce n'était jamais elles, elles étaient toujours des pauvres petites victimes que le monde punissait injustement. Pourquoi ne pas les plaindre pendant qu'on y était?

Lamentable.
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Estelle De Montmiraille

Estelle De Montmiraille

♣ Modo Estelle
Ma soeur, c'est mon Dieu.

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Localisation : J'vous dirais pas où est ma réserve de chocolat !! :)
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MessageSujet: "Ma dose d'héroïne... "   Les jours s'en vont je demeure. [Pv] EmptyVen 15 Juil 2011 - 22:07

    Léthargie. Si simplement. Maëlle s’était réveillée ce matin. Seule dans sa chambre. Seule de toute façon. Elle aurait voulu ne plus jamais se réveiller. Rester à tout jamais endormie. Rêver à des futilités comme l’amour, le mariage. Juste ce qu’il lui serait à tout jamais impossible à réaliser. Sans que cela ne lui déplaise, certes. S’engager et ne plus jamais pouvoir vivre sa vie librement n’était pas une idylle pour elle. Mais rester enfermée non plus. Elle avait touché l’amour du bout des doigts et puis, celui-ci s’est enfui, la laissant dans un état pitoyable. L’amour c’est comme une drogue. On ne peut plus s’en passer… Elle était à l’étage, fenêtre ouverte, trop tentant. Trop simple, et pourtant à portée de main. Elle se glissa de manière à s’assoir sur le bord de la fenêtre. Ses cheveux au vent, être à une vingtaine de mètres du sol, se laisser porter par le vent et se faire emporter. Lentement… Elle aurait tellement aimé pouvoir s’endormir à tout jamais, elle aurait fait beaucoup de mal à ses proches. Ou peut-être pas… Personne ne l’avait jamais aimée. Envoyée chez son oncle à 7 ans pour « faire de la place » dans le manoir familial, personne ne lui avait un jour accordé la moindre importance… Ses parents disaient ne vouloir que son bien. Balivernes. Mais elle l’avait cru, dans la joie de l’innocence…

    Rester dans l’innocence. Parler sans réfléchir sans que cela devienne une affaire d’état. Courir, ne pas se soucier de son apparence, ne pas se soucier des autres, ni même de soit même. Vivre, tout simplement. Profiter de l’instant présent sans penser à l’avenir. A son avenir. Avoir des parents pour le faire. Se nourrir du bonheur de ses parents. D’un bonheur qui ne restera qu’une illusion pour Maëlle. D’un bonheur qu’elle n’a jamais vu, même aperçu. Un rêve qu’elle avait caressé du bout des doigts… Un rêve sans étoile. Un rêve oublié. On nous avait dit que nous ne nous soucierons plus de rien tant que nous serions dans cette maison d’éducation. Encore une preuve de notre jeunesse : nous avions bu toutes ces paroles sans y réfléchir, innocence ou stupidité, peut-être les deux à la fois. Mensonges. Des lettres nous apprenant la mort d’un proche, un mariage arrangé, une naissance, un héritage, une saisie… Tant de prétexte pour envoyer des lettres qui ne feraient qu’accentuer notre mal-être d’être séparé de nos familles.

    Ce n’était pourtant pas une raison pour se plaindre. Nous étions séparés de nos familles et alors ? Les jérémiades, les pleurs, les plaintes, les « ça va s’arranger » incessants, permanents. Les parloirs, pourtant tellement importants à leurs yeux, étant le seul contact avec leur famille, ne faisaient que les rendre encore plus insupportables. Encore plus malheureuses. Pourtant elles n’avaient véritablement vécut aucun malheur, du moins pour la plupart. Errant sans but précis, dans ces couloirs, menant pour la majorité aux dits parloirs, sans le vouloir, elle tournait en rond. Se retrouvant toujours au même endroit. Devant cette porte qu’elle ne voudrait franchir pour rien au monde. Parce que pour elle, cela signifiait, soit un mariage, soit un décès. Dans tous les cas, un malheur de plus. Mais souffrir en silence est une meilleure façon de souffrir, de cette manière, on ne cause pas encore plus de soucis aux autres. C’est une façon de se montrer moins égoïste. Moins égocentrique, moins elle-même.

    Egoïste, manipulatrice, des défauts qui faisaient d’elle une force. Un bouclier. Seulement, il n’était pas invincible. Du moins pas autant qu’elle le voulait. Elle ne pouvait pas se protéger d’elle-même, de ses rêves, de ses pensées, de ses envies. Elle se voulait forte. Trop exigeante vis-à-vis d’elle-même, mais surtout vis-à-vis des autres. Elle recherchait quelqu’un qui pourrait un jour la comprendre, comprendre ce qu’elle voulait, ce qu’elle exigeait, quelqu’un qui ne lui mentirait pas, quitte à lui faire du mal, quelqu’un qui lui tiendrait tête, tout le contraire de cet homme qu’elle croyait pourtant connaître, qu’elle croyait pourtant aimé. Encore une illusion, encore cette soit disant innocence infantile. Encore des mensonges. Encore et toujours.

    Elle était là à se morfondre depuis maintenant quelques heures, à se plaindre de son sort, de ce qu’elle vivait alors que tant de jeunes filles dans la même situation auraient voulu être à sa place. Elle était en train de faire ce qu’elle détestait le plus chez les autres. Elle pleurait encore et encore, se tordant de douleur par moment à cause de cette maladie qui lui était inconnue. Déambulant depuis des heures, elle décida de se poser sur une marche, et de s’endormir, contre les murs et les marche d’une froideur incomparable. Profitant d’un instant de repos, le seul qui lui était permit. Fermant ses yeux, elle ne voulait plus penser à quoi que ce soit. Si par malheur, quelqu’un la trouvait, elle n’aurait plus aucune chance, les ayant déjà toutes utilisées. Elle allait enfin voir cet immense portail s’ouvrir pour autre chose que l’arrivée d’une colombe ou du roi. Elle ne recherchait même pas à sortir. Elle n’était pas si malheureuse que ça ici. C’était pourtant le lieu où elle avait le plus souffert, mais qu’importe, elle était nourrie, logée, habillée, elle côtoyait des filles de son âge pour la majorité, du moins d’une certaine manière, elle préférait rester seule. Elle aimait la solitude. Ne pas entendre les complaintes des autres était son seul plaisir. Même si parfois, elle riait bien des autres.

    Seulement quelques minutes après s’être endormie, elle fut réveillée par des pas. Tapie dans l’ombre, on ne l’avait pas remarquée, pas question de se trahir soit même, attendre que cette fille parte était une aussi bonne solution. Mais la jeune femme s’assis sur les marches et ne bougea plus. Observant les autres. Certaines discutaient de leur dernier cours, d’autres de ce qu’elle allait bien pourvoir raconter à leurs parents dans la dernière lettre de l’année. Cette jeune femme était étonnement belle. Les cheveux d’un noir profond, ayant l’air d’avoir un touché de satin, ses prunelles que Maëlle avait entrevues était d’une délicate couleur noisette. Elle avait un visage fin d’où avait l’air de ressortir un certain plaisir, mais aussi une petite douleur. Elle avait l’air d’être là depuis des années, de connaître les lieux comme si elle était là depuis toujours. Mais Maëlle ne l’avait jamais remarquée. Elle qui connaissait pourtant tout le monde… Ou presque. Si elle faisait le premier pas, qu’est ce que cette fille, qui n’avait pas l’air d’être beaucoup moins âgée que Maëlle, ferait-elle ? Maëlle se leva et alla se planter à côté de la jeune femme. Brisant le silence d’une voix rauque :

    -Qui es-tu ? Et que fais-tu là ?

    Après une petite pause, elle trancha :

    -Ne me retourne pas la question. Je pourrais mal le prendre.

    Dit-elle avec une pointe d'ironie même si elle se voulait pourtant une voix autoritaire et imposante, on pouvait ressentir, comme une peur, des angoisses dans cette voix devenue rauque à force de pleurer.

    Pathétique.

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