_ Vous me suivez??...
Tel était la phrase Ô combien accueillante que Lucy avait adressée à la personne qui était entrée...Habituellement, elle se serait montrée plus avenante, et aurait répliquée: " Il n'y a personne..." ou bien, : " J'ai une tête à faire la conversation??..."
Non, aujourd'hui, elle était plus qu'agressive, elle se méfiait de tout...Elle tenait contre son coeur le papier rose, et l'enveloppe crayonnée d'un rouge gorge. Elle essayait de se persuader du contraire de ce qu'elle pensait...Plus clair pour vous cher lecteur, elle craignait que ce soit un réel admirateur...Elle craignait que quelqu'un pense elle dans l'ombre, alors elle accusait une Colombe- mais laquelle...- d'avoir organisée une farce de grave stupidité contre Lucy...Elle savait fort bien que c'était faux, mais qu'importe après tout. Elle était là depuis deux heures entières, elle n'avait même plus pensée à rejoindre sa couche pour dormir paisiblement...Elle se laissait tomber couverte de sueur, colérique ou...troublée, dans les rideaux rouges. C'était un lieu apaisant, un lieu ou l'on n'était pas obligée d'être soi-même, un lieu où nos défauts étaient invisibles...Lucy s'en trouvait tellement, derrière son caractère intenable et insolent, quelle devait régulièrement l'oublier, pour être à peu près en harmonie avec sa conscience...C'était une des choses qui faisaient qu'elle admirait sa cousine Mary-Elizabeth. Elle n'avait pas honte d'elle même, elle était dévergondée, optimiste et généreuse...
Lucy aimait à être farouche étrange, et négative, mais elle en portait des cicatrices ineffaçables...Lorsque la jeune femme était entrée, Lucy était assise sur la scène, les cheveux détachés - cela démontrait qu'ils étaient un rien plus long que l'on imaginait- la bouche formée d'une moue enragée, les pommettes bien rondes, les petits yeux noirs fixant la nouvelle venue...La respiration pressée, car ses battements de coeur avaient tous seuls pris la liberté d'accélérer de façon irrégulière...La porte ouverte avait laissée entrer un vent froid venu du couloir...Elle avait froid, aux épaules et aux mains, qui tenaient toujours la lettre qu'elle avait reçue quelques heures auparavant...
En prenant le temps d'observer la jeune femme qui l'avait méchamment tirée de ses pensées, son souffle se calma, et sa nature asociale...La personne était de taille imposante, d'une peau claire aux joues rosées...D'yeux sombres mais enfantins...
Elle n'aimait pas qu'on la fixe, ou bien qu'on la fixe avec horreur ou jalousie, qu'on la fixe avec stupéfaction, ou empathie - dans ce cas-ci - la gênait et l'énervait...
Elle dissimula la lettre qui lui avait brisée le coeur -elle qui disait ne jamais souffrir ( cela doit être de famille...)-, sous les plis de sa robe, avant de se lever, sur la scène, et d'aller dans l'endroit sombre de la scène...En faisant mine d'avoir quelque chose à y faire, comme font les enfants quand ils sont rongés par la honte...
Elle entendit des pas qui avançaient en sa direction...
_...Vous cherchez quelqu'un??...Parce que si c'est e cas, c'est vain, il n'ya personne d'autre...
Avait-elle reprit toujours de ce ton si ...aimable...