Maison Royale de Saint Louis (Saint-Cyr)
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Maison Royale de Saint Louis (Saint-Cyr)

Forum RPG au temps de Louis XVI, dans la Maison Royale de Saint Cyr à la veille de la Révolution Française.
 
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 Spotless Night [Adèle P. de Rembraut]

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Juliette de Rousseau

Juliette de Rousseau

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Spotless Night [Adèle P. de Rembraut]   Vide
MessageSujet: Spotless Night [Adèle P. de Rembraut]    Spotless Night [Adèle P. de Rembraut]   EmptyDim 20 Mai 2012 - 23:38



Spotless Night [Adèle P. de Rembraut]   0t6Spotless Night [Adèle P. de Rembraut]   Hannah26



Une chouette hululait. Son timbre résonnait dans la nuit silencieuse où l'on entendait à peine le chuchotis des feuillages qu'emportaient le vent dans sa course ralentie, il était simplement rauque. Il avait plu, les parfums humides flottaient encore dans l'air frais de la nuit, les lueurs pâles de l'astre nocturne brodaient d'argent les quelques nuages vagabonds. Le ciel était à son stade le plus sombre, parsemé de paillettes argentées brillantes, mais pesait lourd, tant l'humidité mêlée à la chaleur inattendue d'une nuit de printemps était lourde. Les fleurs aux pétales éclatants la journée se revêtait de gris lorsque les derniers rayons de soleil avaient disparu de l'horizon. Dans quelques heures, ce silence et la reine de la nuit allait perdre leur teinte de perfection, et laisser place aux premières lueurs du jour, à commencer par la délicate rosée du matin, qui s'accordait si bien aux aurores. Mais pour l'instant, la reine de la nuit semblait être une horloge qui faisait en sorte que le temps s'écoule avec plus de délicatesse et de saveurs que ne savait le faire le soleil. C'était le temps de l'interdit, des secrets et des caresses, de l'intimité, et seul le silence en témoignait, à cet instant on pouvait poser ses lèvres sur celles de celui que l'on aimait, se fondre en lui comme un flocon de neige lorsqu'il se pose sur la peau, sous le regard clair de la lune. La journée se montrait plus traître, n'était-ce pas aux aurores que Roméo devait quitter sa Juliette ? Aux premières notes du rossignol. Et aux dernières du hibou. C'est ainsi que cela devait se passer, tout simplement.

Juliette soupira. Pour une raison inexplicable, il lui était impossible de trouver Morphée, il refusait de la laisser se fondre en lui, de se blottir dans ses bras et y trouver un peu de chaleur et d'entendre la berceuse de ses songes. Alors mieux valait sortir, peut-être, et parcourir les étendues d'Artémise, et c'est ce qui expliquait sa présence dans les jardins. La jeune fille inspira un bon coup, avant de recracher cet air frais bouillonnant. Sa démarche de petit lutin dansant ne craquait pas sous ses pas, même comme cela, elle arrivait à garder le silence. Elle marcha un instant, avant de poser délicatement sur un banc glacé, le contact froid esquissant une grimace sur son visage fantômatique, tant elle brûlait. Mais elle sentait bien qu'il suffisait d'un pas de plus, pour qu'elle tombe. Sa tête basula en arrière, la bouche entrouverte, les yeux clos, sa poitrine se soulevant et s'abaissant au rythme de sa respiration saccadée. Chaque goulée d'air était un supplice, comme si des lames s'appuyaient sur sa gorge en feu, et son cœur ne cessait de battre la chamade à cette douleur si lancinante. Les rayons de lune caressait son front luisant, la peignant de blanc, tout comme ses cheveux collés aux tempes se paraient d'une teinte grisâtre mêlée au châtain. Ses paupières se rouvrirent, le regard porté sur la lune, sur le ciel de velours. La pauvre chemise de nuit fine que Juliette portait lui collait à la peau, accentuant la rondeur de sa poitrine et de ses hanches, tant elle transpirait comme elle frissonnait. Plusieurs fois sa main venait s'appliquer sur son front pour en chasser ce léger film qui la gênait plus qu'autre chose. Elle n'aimait pas cette sensation. C'est comme si... C'est comme si elle essayait d'attraper de la fumée avec ses doigts, elle sentira le contact, mais maligne, la fumée glissera à travers. Juliette ne pouvait rien y faire. Et ça, c'était frustrant.

Elle devait bien se résigner un jour, mais elle n'en avait pas l'envie, ni – et c'était difficile à admettre – la force sans doute. Juliette savait que le sang-froid et ce sentiment de puissance qui vous hisse au-dessus des autres ne pouvaient durer éternellement, seulement un temps. La vulnérabilité finissait toujours par vous rattraper, tout comme la mort, que l'on le veuille, ou non. Simple rhétorique. La jeune fille associable au regard calculateur qu'elle était sentait que cela ne pouvait continuer ainsi, elle n'en avait tout simplement plus le courage. Son corps tout entier, son idiot de corps avait commencé à la lâcher peu à peu, se mourant peu à peu. Juliette avait un peu maigri, la toux la laissait sans voix, déjà qu'avant on ne l'entendait guère... Même Morphée la rejetait. Elle refusait bien entendu, à sa rendre à l'évidence que seule, elle risque de ne pas aller loin, mais ce n'était pas comme ça qu'on lui avait appris à réfléchir. Non, elle refusait de se soumettre aux désirs humains, au besoin de chaleur qu'on lui réclamait, jamais. Jouer à ce jeu n'était pas dans ses ambitions les plus secrètes, tant qu'on ne lui avait pas déclaré « Échec et Mat », elle ne comptait rien changer. Ce qui lui déplaisait réellement, c'était cette perte de sang-froid. Oh, bien sûr, Juliette était du genre impulsive mais, en même temps elle savait se maîtriser et maintenant qu'elle avait perdu le contrôle de son corps... Malade. La jeune femme brûlait, frissonnait et toussait, et elle ne pouvait rien faire contre. Elle était loin d'être stupide, elle n'avait surtout pas envie d'aller dans cet endroit sordide que l'on appelait communément « l'infirmerie » où l'on prendrait soin d'elle, ou on la tuerait à petit feu. Elle était la seule personne à décider si elle comptait mourir ou non, et pas la maladie. Bien sûr, Dieu pouvait emporter sa vie, mais elle ne l'accepterait qu'à un âge dépassé, et Juliette n'avait pas l'intention de mourir vieille. Penser que l'on pourrait lire sur son visage enfantin son âge par des rides qui se formeront, les cernes sous les yeux et aux commissures de ses lèvres, elle ne pouvait s'y résoudre. Seule la jeunesse était contrôlable et maniable. Le temps passait, les horloges continuaient leur course folle. La nuit fuyait, Juliette demeurait.

La chouette continuait d'hululer tranquillement. La Bleue porta sa main à sa poitrine, pour sentir le battement vif de son cœur. La nuit était belle, calme et douce, et seule la lune témoignait de sa vulnérabilité.

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Spotless Night [Adèle P. de Rembraut]

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