Maison Royale de Saint Louis (Saint-Cyr)
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Maison Royale de Saint Louis (Saint-Cyr)

Forum RPG au temps de Louis XVI, dans la Maison Royale de Saint Cyr à la veille de la Révolution Française.
 
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 De l'Octobre. {PVCéleste [ABBANDONED]

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De l'Octobre. {PVCéleste [ABBANDONED] Vide
MessageSujet: De l'Octobre. {PVCéleste [ABBANDONED]   De l'Octobre. {PVCéleste [ABBANDONED] EmptyVen 7 Oct 2011 - 18:59

Il avait plu, ce jour-ci. Comme tous les autres jours, depuis une semaine déjà. L'automne débutait à peine, et déjà les feuilles envahissaient le hall d'entrée – il fallait chaque matin veiller à ne pas salir ses bottines, et surtout, se couvrir chaudement. Une Rouge crachait ses poumons dans l'humidité de l'infirmerie, et une toue générale parcourait St-Cyr, annonciatrice des messes de Décembre – la mort frappait souvent sous un manteau de neige.

Il avait plu, et le ciel était d'un gris jaunâtre, les filles rasaient les murs, chuchotaient presque pour ne pas déranger l'ambiance cotonneuse et asphyxiante. Dix-sept heures venaient de sonner, les Colombes bénéficiaient d'un temps libre jusqu'au repas, seulement le vendredi hélas. Depuis ces fameux évènements à Versailles, la directrice était tenue de durcir les conditions de vie des demoiselles. Les jardins, détrempés, gouttant, suitant, sentant la pluie à pleins poumons, étaient déserts bien évidemment. Le sol boueux paraissait gluant, et le ciel pesait comme un couvercle sur la verdure sans éclats. Tout le monde se réfugiait dans les dortoirs, les pieds frottés les uns contre les autres pour réchauffer les orteils engourdis, les rires légers des petites, les murmures graves des plus grandes. Madeleine évitait son dortoir – non pas qu'elle y fut mal-vue, quoique, la réalité s'en approchait un peu, mais l'atmosphère déprimante la rendait nerveuse, et savait que sa présence ne ferait que refroidir l'ambiance.

Aussi, elle s'était assise dans les marches de l'escalier central, la jupe froissée mais n'en ayant strictement rien à faire – ô comme elle regrettait les pantalons d'homme, ou la chemise si confortable comparée au corset. La tête posée contre la rampe, elle se laissa aller à fermer ses paupières un instant. Se reposer. Rêver. Abandonner. La vie à St-Cyr était épuisante – elle ne s'en plaignait ni ne s'en satisfaisait. Elle était là parce qu'elle n'avait nul choix. Abandonner, toute cette tension, cette fausseté – ses jambes lui criaient de courir partout, plutôt que de piétiner des pas de danse. Sa gorge brûlait de chanter au rythme lassant d'un clavecin, et aspirait à hululer pour attirer les oiseaux. Ses doigts fatigués d'écrire voulaient tresser la crinière d'une jument. L'épuisement, la fatigue, le gris le gris le gris partout.

Un bruit chuintant la fit sursauter ; Madeleine s'était assoupie une seconde, et de sa main avaient glissés ses feuillets de cours. Il fallait qu'elle révise un cours de géographie. Son bon sens prenait le dessus de sa fainéantise ; oui, il fallait qu'elle le fasse, ça marchait comme ça, lire une fois, puis deux, relire le lendemain, et le sur-lendemain la leçon était sue. La Bleue se cala sur toute la longueur d'une marche, affalée contre le mur, priant pour qu'aucune maîtresse ne passe. Sinon, les réprimandes habituelles pleuvraient : « Manque de tenue, Madeleine, ou provocation ? Faîtes dont un effort enfin ! Vous qui avez un si joli corps, cambrez vous moins ! Et baissez-moi ces yeux, soyeux plus prude voyons. ». Etc etc. Être belle, soumise, une sage image. Une image, rien de plus.
Les yeux glissant sur les lettres, telle l'eau sur un canard, Madeleine ne lisait pas. Elle glissait, s'enfonçait dans tout ces termes, tombait entre les fleuves les rivières les affluents deltas Seine courants fluvial ports et – Stop. Jetant dans l'escalier ses notes en serrant les dents pour étouffer un grognement de mécontentement, Madeleine se releva soudain, et passa la main dans ses cheveux courts et blonds, presque blancs, les démêlant pour occuper son esprit et ne pas se tordre les mains dans le vide.

La concentration était impossible. Une attraction lunaire, ou n'importe quel autre phénomène inexplicable troublait cette journée d'octobre.

Le temps tournait à l'envers, horloge interne déréglée, paupières lourdes. Du Perret perdait courage, se sentait fondre, pourquoi ? Pour un simple devoir de géographie ? C'était ridicule. Tout n'était que des futilités recouvertes d'un voile de poussière. Il fallait un signe, un espoir ! N'importe quoi, par pitié. Les pages recouvertes de sa fine écriture italique éparpillées à ses pieds, mains en creux accueillant son visage fade, morne, Madeleine battit des paupières. Une fois, puis deux. C'était lorsqu'elle battait doucement des paupières, caressant presque ses yeux, qu'elle allait s'adresser à Dieu. Une crispation lui serra la poitrine - « Mon Dieu. Je n'ai jamais été Ta plus fidèle croyante mais … écoute moi. Retire ce ciel gris de la vue de toutes ces filles. Sauve la petite malade, elle vient juste d'arriver. Je T'en supplie. Nous sommes en train de couler. Ca va mal finir, si Tu ne nous aide pas – ne nous le méritons-nous pas ? »

Couler. Oui, elles coulaient. De plus en plus les Colombes arboraient un visage sans expression, des yeux dans le vide. Les maîtresses n'arrivaient plus à captiver. La liberté était vague et irrégulière, s'amenuisant petit à petit. La vie se refermait sur elle-même, comme la grille de la Maison Royale, qui ne s'ouvrait plus que pour laisser entrer approvisionnement en nourriture – Huit clos marécageux que l'Ecole était devenu !

La vie se refermait comme un nuage qui se plonge en lui-même.

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Céleste De Montmiraille

Céleste De Montmiraille

♣ Admin Céleste
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MessageSujet: Re: De l'Octobre. {PVCéleste [ABBANDONED]   De l'Octobre. {PVCéleste [ABBANDONED] EmptySam 22 Oct 2011 - 21:25

Céleste n'avait pas peur du froid. Habituée dès son plus jeune âge aux températures glacées d'hiver, aux faibles feu de bois qui ne réchauffaient gère que sa petite sœur frêle ou ses deux grands frères aux bras d'aciers elle n'avait jamais eu sa place devant cette source de chaleur. Petite elle l'avait souvent regretté amèrement alors qu'elle grelotait au fond de la pièce tachant de se réchauffer avec un bout de bois ou tout ce qui lui tombait sous la main. A cette époque Céleste détestait l'hiver, elle sentait le froid tel des lames dans son corps et elle en souffrait de martyr. Chaque seconde était une torture et une heure correspondait à l'enfer. Pourtant, aujourd'hui, elle remerciait le ciel d'en avoir autant souffert. Elle voyait, chaque jour, des dizaines de colombes qui quittaient les dortoirs pour aller se réfugier dans l'infirmerie. Cause : elles avaient pris froid et pour certaines c'était mortel. Dans un élan de cruauté la Bleue souriait en les voyant crier pour que tout cela s'arrête. Elle ne savait que trop bien que cela n'avait pas d'effets.

Aujourd'hui, le froid pouvait tuer toutes les élèves, il pouvait transformer cet endroit en enfer ou choisir de frapper les plus fortes et les plus courageuses Céleste ne le craignait pas. Elle s'y était habituée puis, petit à petit, elle l'avait vaincu. L'hiver était devenu une saison comme une autre gorgée de mauvais souvenirs. Mais, avant de s'y frotter, il fallait déjà traverser l'automne avec ses feuilles qui envahissent toutes les cours et qui font grimacer les jardiniers. Céleste appréciait cette saison. La température était, à ses yeux, idéale, et les couleurs, sombres sans être noires étaient parfaites pour les yeux de la belle brune. Elle aimait le bruit des feuilles mortes sous ses pieds, le souffle du vent lui fouettant le visage et les nombreuses averses qui aimaient venir énerver les jeunes colombes présomptueuses.

Errant dans les nombreux couloirs de la Maison Royale d'éducation de Saint Louis Céleste se demandait, de toute les personnes ayant franchit les portes de cette prison dorée, une seule avait déjà osé dire à la directrice ce qu'elle pensait réellement : que cette école n'avait de réel but et que tous les sorts étaient préférables à celui qu'elles étaient entrain de vivre. Ce qui, du point de vue de Céleste, était un tissu tout aussi grand d'absurdité. Certes, cet endroit n'était de loin pas parfait et elle n'aurait pas dit non pour en ressortir. Certes il y avait mieux. Certes. Mais, il ne fallait pas oublier que leurs familles étaient ruinées et, qu'ici, elles étaient logées, nourries et éduquées. Se plaindre c'était facile, trop du point de vue la Bleue qui n'aimait pas la facilité. Rien était mieux qu'une série de compliqué qui nous obligeait à utiliser notre esprit, cerveau, logique. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

Lorsque Céleste, en bonne noble de petite famille qu'elle était entendait son nom dans la bouche d'une personne elle était de suite intéressée. Un sourire poli arrivait sur ses fines lèvres et elle participait ingénument à la conversation. Comme si de rien était. Mais aujourd'hui, ce n'était pas le cas. Seule, les yeux brillant d'une colère noire incompréhensible à qui ne connaissait pas Céleste depuis sa plus jeune enfance, la Bleue était maintenant en haut des grands escaliers de Saint-Cyr. Le rictus mauvais qui s'était dessiné sur ses lèvres ne présageait rien de bon pour qui croiserait son chemin. Faire demi-tour, sans même chercher à lui adresser un seul regard était la seule possibilité si on ne voulait pas finir en petits morceaux. Cours, aussi loin que tes jambes te le permettent, semblait dire la belle brune.

Céleste aurait pu descendre les escaliers sans qu'il n'y ait une âme qui vive aux alentours. Tout se serait très bien passé et les colombes n'auraient même pas remarqué la mauvaise humeur passagère de la jeune femme. Malheureusement tout ne se passe jamais pour le mieux et, lorsque Céleste descendit l'escalier elle remarqua une présence féminine. De là où elle était elle ne discernait pas le qui était cette personne mais elle ne voulait pas le savoir. Son corps, son esprit, refusait de réfléchir, de réagir correctement. Tout n'était que colère, tout n'était que haine et la haine elle-même se transformait en un sentiment de complaisance. Céleste n'avait plus d'yeux, plus de bouche, plus de nez, plus de main. Elle n'était qu'une ombre de haine.

Curieusement ce n'était pas la première fois que cela arrivait à Céleste, elle était quelque fois prise par ces inexplicables crises de colère qui n'avait de crédible que les faits. Pourquoi et comment restaient sans réponse. De fait, cette colère partait comme elle était venue, sans prévenir, elle lâchait Céleste dans des situations impossibles avec des pensées impensables. A chaque marche ce sentiment inexplicable pouvait lâcher la Bleue, chaque seconde. Mais, lorsqu'elle se trouva assez proche de l'autre personne pour voir qu'elle lui bloquait le chemin Céleste n'eut plus aucune colère. N'allez pas croire que l'autre bleue l'apaisait bien au contraire. Simplement, la haine avait laissé place au néant qui habitait si souvent le cœur de la Bleue.
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MessageSujet: Re: De l'Octobre. {PVCéleste [ABBANDONED]   De l'Octobre. {PVCéleste [ABBANDONED] EmptyVen 4 Nov 2011 - 21:12

Il y a de ces présences qui se ressentent, sans que cette sensation ne soit réellement palpable, ni une sensation qui se ressent physiquement – un ressenti donc. Certaines personnes exaltent quelque chose qui fait sentir leur approche, des personnes différentes, souvent. Qu'est ce qu'une personne différente ? Certes, tout le monde est différent. Bien entendu, chacun à ses qualités, défauts, sa personnalité, son histoire, ses pensées. Mais il y a un degré de différence au-dessus. Des personnes qui ne se laissent pas forcément porter par le courant qui souhaiterait tous nous aligner comme des petits soldats. Il y a des personnes qui apportent quelque chose de plus, qui possèdent cette étincelle éclairant les autres. Tout cela encore, est abstrait, et ne peut se définir. Sans compter que cette vision de la différence de l'autre est propre à chacun, selon ses goûts, et que le point de vue n'est jamais le même – ce qui est parfois difficile à envisager. Croiser quelqu'un, le voir, le regarder, et s'imaginer qu'il a vécu exactement la même scène mais à l'envers, prendre conscience qu'il est vivant, pense, a tout son monde intérieur, est aussi riche que vous, mais n'est pas vous, est concevable mais difficilement représentable.

Avant même que des pas ne retentissent sur les marches de pierre, Madeleine sentit la présence arriver. Elle n'eut qu'à tourner la tête, et vit des petons descendre les marches ; son regard remonta la paire de jambes qu'on devinait sous la robe, puis une taille serrée d'un ruban bleu, et enfin la poitrine menue. Si Maddy s'était trouvée face à un cadavre décapité, l'identité de ce dernier aurait été pourtant évidente : cela ne pouvait être que Céleste. Pourtant elle prit tout de même la peine de lever encore ses yeux vers le visage de la Bleue – son regard impénétrable, ni froid ni sec, ni amical ni chaleureux, presque absent, la voyait sans la regardait. Comme toujours, Céleste promenait son air de poupée de cire sur le monde – mais où diable était-elle, où ses pensées se perdaient-elles ?

Si le temps s'était figé à cet instant précis, jamais Céleste n'aurait jamais aussi bien porté son prénom. Surplombant Madeleine, comme une voûte sur un ciel, magnifiée, le teint pâle, apparition soudaine et silencieuse, évoquant le divin. Supérieure, physiquement comme mentalement. Cependant, on pouvait douter sur la jouissance de la béatitude éternelle dont la jeune femme disposait – ceux qui ne laissaient pas transparaitre d'émotions devaient être bien seuls, et bien tristes, posséder une âme recroquevillée et amputée. Ce côté statue imperturbable avait tout de même quelque chose d'inquiétant ; Madeleine se rappelait leur première rencontre, qui avait tournée au vinaigre ; qui sait ce que cela aurait pu donner si une volée de Rouges sortant de classe n'avait pas interrompu leur discorde, y mettant terme. Ni l'une ni l'autre n'en avait reparlé, elles s'étaient seulement interpellées quelques fois, puisqu'elles faisaient parties de la même classe. Cependant, la Du Perret venait d'arriver, était bien plus jeune, et sans compter cette différence d'âge et d'habitudes qui les éloignaient, elles semblaient posséder toutes deux ce caractère solitaire.

Mais le temps est justement fait pour couler, bien que tout le monde ait une fois rêvé de l'arrêter. C'était ce même temps qui avait bien coulé, sous mille et mille ponts, depuis le temps où Madeleine était une petite fille blonde comme les blés dans lesquels elle courait. A cette époque, elle aurait souri à Céleste, fait tourbillonner sa robe, défait ses rubans pour lui en faire des accessoires loufoques, lui aurait chanté les reflets de ses yeux. Mais la Madeleine de cette époque était devenue une jeune fille troublante, la Madeleine de cette époque hibernait au fond d'elle, le froid de la société l'empêchant de vivre correctement. C'est pourquoi la Bleue n'esquissa qu'un simple sourire, sans joie, sans fausseté, qui ne voulait rien signifier de particulier, à part « j'ai bien vu que tu étais là, et ta présence n'est pas négative. ». Pas encore un « Reste » - oh non, Madeleine n'avait pas encore conscience, ou ne se l'était pas encore avoué, que Céleste était une créature plaisante dans sa déplaisance.

{ Toi.

Hum. C'était fort aimable comme bonjour, et Madeleine eut un peu honte. N'était-elle pas la fraicheur pleine de tact et de finesse, quand elle le souhaitait ? Certes, mais elle avait son côté un peu bourrin, et ses sautes d'humeur. Pourtant, elle n'était pas de mauvaise humeur fondamentalement, juste inquiète, de son sort, de leur sort à toute, juste en train de sombrer dans l'ennui, ou du moins d'y tendre, et cela l'effrayait. Comment exprimer à cette fille que. Que quoi au juste ? Qu'elle la trouvait intéressante, qu'elle la fascinait - sans pourtant forcer son admiration – mais que ce n'était absolument pas le bon moment pour que Maddy arrive à engager une conversation saine ?

Elle commença par ramasser tous ses feuillets qui régnaient sur la poussière de l'escalier, d'une main rapide, et faisant voler quelques volutes de ladite poussière. S'organiser, quand son esprit était en constant éparpillement ébahi.

{ Qu'est ce que tu fais ici ? Tout le monde est bouclé dans sa chambre, ou en train de cracher son intérieur pulmonaire à l'infirmerie ...
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